Les habits de VRP – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le gouvernement s’apprête à ralentir sensiblement le rythme. Celui des automobilistes. Ces derniers n’en demandaient pas tant pour s’offusquer d’une mesure qui permettra plutôt, selon eux, de les frapper encore un peu plus au porte-monnaie que de réduire véritablement le nombre de morts sur les routes. Mais soit, on pourra toujours tenter un bilan dans quelques années, même si chacun arrangera alors à sa sauce les chiffres de la sécurité routière.
Emmanuel Macron, lui, ne connaît pas les limitations de vitesse. Le Président ne voit pas les panneaux, les ignore même. A fond. Il parcourt le monde au pas de charge et en revient les bras chargés de contrats. Le chef de l’Etat gère la politique internationale comme un pilote de Formule 1 les tours de piste. Sans forcément viser les records, mais en s’efforçant d’arriver avant les autres.
En Chine, c’est évidemment à un tempo d’enfer que la délégation française a mené les affaires. Dans la besace, la fin du blocus chinois sur le bœuf français, la création d’un Centre Pompidou à Shangaï ou encore des accords sur le nucléaire, annoncés comme providentiels pour Areva.
Bien sûr, il se trouvera toujours des esprits chagrins – et quelque part, ils n’auront pas tout à fait tort – pour rappeler qu’il se pose encore en Chine la douloureuse question des droits de l’Homme ou même de la sauvegarde de l’environnement. Des problèmes souvent survolés en pareille circonstance. Mais Emmanuel Macron, comme d’autres, est un pragmatique. Il sait qu’il n’a pas la force de persuasion – appelons-là comme ça – pour changer le cours des choses dans ces domaines. En tout cas pas sur un claquement de doigts et pas tout seul. Il a en revanche compris, comme le disent les Anglais, que la Chine est “the place to be”. Comprenez l’endroit où il faut être. Et qu’à très court terme, les contrats signés avec Pékin ne peuvent être que bénéfiques pour la France.