Les habitants de Degas et Pissaro ne désarmeront pas
Logement. Entre des troubles du voisinage et des problèmes plus globaux, les habitants de l’impasse Degas et de la rue Pissaro se sentent abandonnés par Chaumont Habitat. A chaque échange, ils sont renvoyés vers le tribunal pénal ou vers la police.
Sous une apparente tranquillité, une partie du quartier du Val-Varinot, celle dont les rues portent des noms de peintres, juste en face du centre de tri de la Poste, vit un enfer quotidien. Outre la vitesse des automobilistes avenue Chagall, un peu plus loin, à l’intérieur, les habitants de l’impasse Edgar-Degas et de la rue Camille-Pissaro ont monté un collectif pour dénoncer leurs conditions de vie. Ils sont tous locataires de Chaumont Habitat.
A multiples reprises, ils ont alerté le bailleur social d’anomalies et de problèmes récurrents vécus chaque jour « qui ne permettent pas de vivre dans la quiétude, la tranquillité et la sécurité ». Une pétition a circulé. Elle a obtenu une quinzaine de signatures montrant que la plainte n’est pas isolée et elle a été envoyée le 7 juillet à la direction de Chaumont Habitat ainsi qu’à sa présidente Christine Guillemy.
Il évoquait précédemment « les espaces verts qui ne sont pas entretenus régulièrement » alors qu’il paie une taxe mensuelle de 3,61€. Mais, les désagréments vont bien au-delà et ils sont de deux ordres : un problème de voisinage et un problème plus global de manque d’entretien du quartier.
Pour le premier aspect, les deux hommes dénoncent le nombre croissant de chats (sans collier) et leur prolifération étant donné que les propriétaires ne les stérilisent pas. Les conséquences sont immédiates : déjections, dommages dans les jardins, odeurs nauséabondes…
Ils pensent aussi aux dépôts sauvages de mobiliers, jouets, bibelots, encombrants et à la saturation des locaux poubelles ou encore aux rues inadaptées à la circulation. Entre la piste cyclable, des stationnements aléatoires et les voies de circulation extrêmement étroites, les sorties de garage peuvent s’avérer dangereuses. Pour la visibilité au niveau du deuxième parking Degas, la Ville a promis l’installation d’un miroir.
Troubles de voisinage
L’autre aspect encore plus compliqué est celui des troubles de voisinage avec des « cris, hurlements, tapage à toute heure, nuisances, aboiement des chiens, attitude agressives, provocations verbales et physiques, injures… ». Des mains courantes ont été déposées pour ces agissements répétés et Christophe Guy craint que « tout ça ne finisse mal ».
Il note que les enfants sont livrés à eux-mêmes. « Ils divaguent dans le quartier sans surveillance ni contrôle parental et peuvent être dangereux sachant qu’ils ne respectent aucune règle ». Christophe Deguy pense, en particulier, à l’utilisation de trottinette et vélo sur les trottoirs et les chemins d’accès aux maisons, à la création de trous dans la chaussée et de préparation de « feu de camp » alors que la sécheresse sévit.
Enfin, les deux habitants de l’impasse Degas s’interrogent sur l’accaparement du domaine public par certaines des personnes pour s’adonner à des jeux collectifs. D’ailleurs, ils déplorent que le quartier n’ait jamais bénéficié d’aménagements pour, justement, occuper ces jeunes.
Les signataires de la pétition se disent prêts à une réunion collective avec Chaumont Habitat. Dans l’attente d’une réponse, Patrice Clark déplore que les habitants doivent tout faire : la conciergerie, la police, la garde d’enfants, les démarches administratives pour trouver des solutions et, de surcroît, « se justifier comme des gosses de 5 ans ».
Présent dans l’impasse depuis 2019, il n’a vécu qu’un mois de tranquillité. Mais, son irritation la plus grande est l’inaction des différentes personnes en charge de ce dossier et qui se renvoient sans cesse la balle. Chaumont Habitat les renvoie vers le tribunal pénal et le médiateur de la République qui dit le faire savoir au procureur. La police est informée et passe de temps en temps mais, en définitive rien ne change.
Les deux voisins d’impasse ne croient pas à la demande de relogement en urgence pour le voisinage et, pour eux, il est hors de question de déménager. Alors, ils terminent par deux questions : « Dites-nous quoi faire ? Qui a la compétence pour ce genre d’histoire ? »
Frédéric Thévenin
Le point par Chaumont Habitat
Chaumont Habitat a bien eu connaissance des troubles de voisinage. Le bailleur social a envoyé une mise en demeure à la personne incriminée dès février 2019.
Faisant suite à une relance des plaignants, il a, en septembre 2019, saisi le tribunal de Chaumont afin qu’il soit organisé une médiation pénale entre les parties. Une première médiation, non fructueuse, a eu lieu en septembre 2020.
Sébastien Agnus, directeur général adjoint, poursuit : « de nouveau, nous avons été saisis en août 2021 et juillet 2022 par ces locataires. Pour ces deux nouvelles demandes, les éléments en notre possession ont été transmis, à chaque fois, au médiateur pénal ».