Les grandes manoeuvres – L’édito de Christophe Bonnefoy
Pédagogie ou application pour le coup très policière des mesures de restriction ? Confiance dans le bon sens des Français ou sanction systématique ? A la normande, on répondra un peu des deux.
Depuis le début de la pandémie, on est passé par toutes les approches. Le confinement strict de mars 2020 nous avait permis de pouvoir profiter de l’été, un peu plus libres. En toute logique, les courbes d’incidence avaient été directement infléchies par la décision extrême de vider les rues du pays. Sauf que. Nous sommes en mars 2021 et les voyants sont repassés au rouge.
Alors
évidemment, le variant anglais est sans doute responsable de
l’explosion des cas depuis quelques semaines. Et bien sûr, la
vaccination, pour peu qu’elle monte en puissance, ce qui n’est
pas forcément gagné quoi qu’on en dise, laisse espérer, enfin,
des jours meilleurs.
Mais entre l’urgence actuelle et la
libération espérée, il s’écoulera encore beaucoup de temps. Et
on
ne peut pas blâmer totalement les Français, lassés, à bout, de
vouloir reprendre un peu de cette liberté qui leur a été ôtée.
D’essayer
de
retrouver ces petits plaisirs dont ils sont privés. Mais,
avouons-le, notre relâchement contribue aussi, d’une certaine
manière, à alimenter le flot des nouveaux malades.
Alors pédagogie, oui. Mais dans le même temps, c’est nécessaire, réaffirmation d’une nécessité : se plier aux règles. C’est tout le sens du message adressé par Gérald Darmanin ce week-end : 90 000 membres des forces de l’ordre devaient être déployés sur tout le territoire pour veiller au respect des restrictions. Rageant, certes, surtout quand le moindre petit écart se voit sanctionné d’une amende de 135 euros. Mais passage obligé, sûrement.