Les Galeries nogentaises, plus qu’un commerce, une institution
Philippe Savouret propose de remonter le temps au fil des commerces nogentais. Pour commencer cette série, zoom sur les Galeries nogentaises situées près de la place Charles-De-Gaulle.
En effet, ce magasin, certainement l’un des plus anciens de Nogent remonte à 1850. A cette époque propriété de M. Blum, il portait comme enseigne commerciale “Au Bon Marché”. Quatre propriétaires s’y succédèrent : Robert Maillard-Roch, puis Taboureux-Guerre (comme on le voit sur la carte postale fin XIXe siècle). En 1903 c’est Mme Florisson-Taboureux. On voit en 1907, la propriété des frères Clausse, fondateurs de la célèbre “Maison bleue” à Chaumont.
Ils cédèrent l’affaire à M. Jules Fourier qui exerça de 1923 à 1932. Il agrandit ce magasin qu’il dénomma “Les Magasins réunis”. A son décès, ce fut son gendre Henri Monssu qui continua et le magasin devint définitivement les Galeries nogentaises. On y vendait du tissu au mètre et des vêtements de travail. Outre la direction du magasin, Henri Monssu sera conseiller municipal, chasseur, supporter de l’ASN. On le voyait chaque dimanche au stade avec son béret, assis sur son tabouret pliable.
En plein essor
En 1959, première transformation : vient s’ajouter un rayon prêt-à-porter hommes, dames, enfants qui ne fait que s’étendre au fil des années. Mai 1968, pas de révolution mais la création d’une société anonyme avec ses deux fils Claude et François comme responsables. 1969, vitrines et surfaces sont transformées.
Henri Monssu appelé “le père du commerce nogentais” décède en 1977.
Le 24 octobre 1975, naissance d’un point de vente de 300 m2 à Langres “GN vêtements” avec François, son frère, comme responsable. Début 1979, les locaux existants ne répondant plus aux besoins de la clientèle, la Société décide d’augmenter la surface de vente, d’en modifier le décor et d’y apporter une touche “design” mais également fonctionnelle. La SA Les Galeries nogentaises emploie treize salariés à Nogent et Langres. Des défilés de mode sont organisés et remportent d’énormes succès, avec la complicité d’autres commerçants pour les accessoires, les coiffures.
Braderies, quinzaines commerciales, tournées, Claude Monssu qui sera également président de l’UCI, fait figure de meneur du commerce nogentais.
L’après “Monssu”
Mais en septembre 1983, un drame survient. Romain, 23 ans, le fils cadet de Claude, le successeur désigné décède tragiquement au volant de sa voiture en allant livrer des vêtements à son oncle à Langres.
Ayant attendu que son frère soit en retraite, Claude Monssu met en vente les deux magasins en 1996.
Mais encore pas d’amateur pour la reprise, c’est “la bande des quatre“, le fidèle personnel qui rachète l’affaire : Anne-Marie Roux, comptable, Sylvie Maréchal qui effectuait les retouches et à la vente, Elisabeth Valton et Thérèse Logerot qui s’occupaient des achats. C’était familial, l’équipe assumait toutes les tâches, comme le ménage et le déneigement, ou aller à la déchetterie. Mme Claude Monssu aimait aller prendre le thé avec cette équipe. Les clients, certains fidèles depuis des années, appréciaient cette continuité. En novembre 2009, liquidation avant changement de propriétaire.
Début 2010, fin de la “dynastie Monssu”, Magali Bourrel et Cyrille Maizière sont les nouveaux propriétaires des Galeries nogentaises qui demeurent.
Le slogan reste le même : GN moi j’aime !
Les prochains articles vont traiter des commerces nogentais par thèmes : des magasins qui sont toujours en place, certains qui ont changé d’activité et d’autres qui ont disparu. D’ailleurs nous sollicitons les Nogentais qui auraient des documents antérieurs à 1990 (photos, factures, prospectus, etc.) à remettre à Philippe Savouret, au 06.87.85.02.25.