Les funérailles du siècle – L’édito de Christophe Bonnefoy
Si la royauté n’est pas votre tasse de thé. Si plus encore, les centaines d’heures de direct sur les chaînes d’info depuis la mort d’Elizabeth II le 8 septembre vous ont quasiment fait frôler l’overdose… n’allumez surtout pas votre télévision ce lundi. Vous pourriez tomber sur l’événement médiatique de ce siècle.
Qu’on le veuille ou non, les funérailles de la reine Elizabeth II resteront dans les annales du petit écran, tout comme l’a été son couronnement. Au moins autant, sans doute davantage, que le mariage du prince Charles avec la belle Diana. C’est dire.
Il ne manquera, pour les plus nostalgiques, que la voix de Léon Zitrone pour donner encore un peu plus d’épaisseur à la retransmission.
Pour le reste, on assistera à une gigantesque procession, suivie par des millions de Britanniques. On sait leur rapport très particulier à la couronne. Et particulièrement leur attachement à Elizabeth II, la « grand-mère » du pays partie à 96 ans après 70 ans de règne. Mais c’est aussi le monde entier qui scrutera les images de ces funérailles. Qui viendra analyser la moindre expression sur le visage des princes et princesses. Et du nouveau roi.
En outre, au-delà de cet adieu synonyme de carton d’audience, c’est aussi l’organisation qui sera décryptée. Un véritable défi sécuritaire, en raison notamment de la présence de dizaines de chefs d’État. Le tout, dans une période qui n’a rien d’un long fleuve tranquille, géopolitiquement parlant.
Ecran noir pour les plus hermétiques. Beaucoup d’émotion, au contraire, chez les téléspectateurs – pas que les Britanniques – qui, on le sait, ne manquent jamais les grands rendez-vous avec les têtes couronnées. Parce qu’il y a paradoxalement souvent un côté « people » chez ces grandes familles royales. Ou tout simplement que l’univers des rois fait, encore, rêver aujourd’hui.