Les femmes et les sciences : une reconnaissance très lente
Vendredi 18 novembre, la salle de l’Auditoire, mise à la disposition des membres de l’Institut universitaire du temps libre (IUTL)depuis fort longtemps maintenant, par la commune, résonnait de la présence d’environ 26 personnes, trois membres déjà inscrits n’ayant pu participer à cette conférence de reprise.
En effet, depuis 30 mois, aucune réunion de l’IUTL n’avait pu se produire et ce fut donc avec un brin d’angoisse que le responsable attendait avec impatience, ce retour afin de savoir le nombre d’adhérents présents.
L’histoire de ce jour était consacrée à “La place des femmes dans les sciences”, par Jean-Marie Derouard, un chemin pénible pour que leur soit reconnu ce droit d’être aussi des scientifiques.
Pendant longtemps, les femmes étaient nées pour s’occuper des enfants, de la maison et occuper, à la rigueur des postes d’institutrices, mais pas de remplacer les hommes dans tout ce qui touchait à la connaissance supérieure. Et comme dit le proverbe, “chacun à sa place”.
On constate encore, de nos jours, une légère différence entre filles et garçons, entre les classes scientifiques et littéraires, mais nettement moins forte qu’il y a encore 50 ans.
Même quand elles prouvaient qu’elles étaient douées pour certaines actions, musique, écriture et surtout la recherche scientifique, il y avait toujours un père ou un mari et même un frère qui savaient mettre le holà sur ces désirs d’égalité.
Tout au long des quatre derniers siècles, surtout au XVIIe, on ne les écoutait pas et même une d’entre elles ayant rédigé un livre, l’a signé avec seulement ses initiales.
La suite devient plus clémente et certaines reconnaissances commencent à apparaître. Cécile Chaminade rencontre Bizet qui l’encourage dans ses créations. Elle devient ainsi officier d’Académie (30 janvier 1886), officier de l’Instruction publique (30 janvier 1892) et décorée dans l’ordre national de la légion d’honneur et même chevalier en 1913. Elle est la première musicienne à recevoir cette distinction.
D’autres femmes connaîtront aussi cette reconnaissance de gloire pour leurs découvertes. Une des plus célèbres étant Marie Curie, prix Nobel de physique en 1903, avec son mari Pierre et Henri Becquerel et en 1911, celui de chimie pour ses travaux sur le polonium et le radium.Une grande figure de Haute-Marne, Emilie du Châtelet, est très connue pour ses travaux scientifiques. Il faut se rendre au château à Cirey-sur-Blaise pour découvrir cette femme et sa vie.
Olympe de Gouges fut aussi une femme d’avenir mais qui termina sa vie sur l’échafaud en 1792.
Marie-Sophie Germain est la première femme à se faire connaître dans les mathématiques. Julie Victoire d’Aubié est, quant à elle, la première femme à obtenir le baccalauréat en 1861 grâce à l’impératrice Eugénie.
Pour finir ces siècles d’histoire glorieuse sur les femmes, la dernière à obtenir un prix Nobel de chimie, fut Emmanuelle Charpentier, en 2020.