Les étudiants d’Agroparistech au chevet du Flambart et la Manoise
ENVIRONNEMENT. Vingt-neuf étudiants de l’école Agroparistech viennent de restituer les résultats de leurs travaux sur la Manoise et le Flambart, rivières du territoire de la communauté de communes Meuse-Rognon. Une communication riche d’enseignements sur le vivant, l’environnement et les milieux naturels.
Jeudi 3 février, les 29 étudiants de l’école Agroparistech de Nancy sont revenus à la salle polyvalente de Breuvannes-en-Bassigny, afin d’exposer au public les résultats de leurs observations qui ont duré trois semaines sur le Flambart et la Manoise, cours d’eau de la communauté de communes Meuse-Rognon (CCMR). Leurs travaux ont porté sur le vivant, l’environnement et la gestion des milieux naturels.
Parrainés par l’OFB (Office français de la biodiversité) et la trame verte et bleue du Bassigny, ces élèves ingénieurs ont exposé tour à tour leurs recherches et travaux. Ils ont rapporté des résultats concernant la trame verte (paysages, forêts) et la trame bleue (les zones humides). Résultat, beaucoup de biodiversité et des espèces comme le brochet, l’écrevisse à pattes blanches, le martin pêcheur, le milan royal et le sabot de Vénus, dans deux bassins, celui de la Manoise (versant Seine Normandie) et celui du Flambart (versant Meuse, Rhin et mer du Nord). A noter que la température de l’eau entre 1960 et 2015 a gagné un degré au niveau de la communauté de communes Meuse/Rognon (CCMR) avec augmentation de la fréquence des conditions extrêmes.
Diagnostic du territoire : les agriculteurs sont les premiers acteurs du paysage. Dans les années 1950 à 1965, le remembrement a permis de travailler sur des parcelles plus importantes, des haies ont été arrachées, la mécanisation s’est développée, les cours d’eau ont été « rectifiés » et la ripisylve est devenue plus dense et ne répond plus à ses fonctions écologiques. Des espèces comme la pie grièche ne peuvent plus nidifier. Des questions remarques ont été formulées par des membres de l’assemblée concernant le drainage qui n’est pas responsable d’inondations.
Diagnostic écologique : si l’on constate le déclin de la faune sauvage, des espèces envahissantes, dues au retournement de prairies naturelles sont apparues (450 ha retournés dans la CCMR). La ripisylve se développant entraîne un encombrement du lit des rivières lors du déracinement des végétaux, d’où une érosion des berges toujours grandissante.
A l’issue de ces échanges avec les élus ou les agriculteurs, trois ateliers de réflexion ont été installés, deux concernant le Flambart et le troisième concernant la Manoise. Le Flambart, à sec lors de la période estivale toujours plus chaude nécessite le creusement de méandres (reméandrement) dans la partie aval de son cours sur la commune de Colombey-lès-Choiseul, sachant que la présence de l’autoroute, depuis les années 80, n’a pas amélioré l’écoulement des eaux.
De nombreuses questions restent posées à propos des diagnostics, questions toujours à l’ordre du jour depuis la dernière inondation du 15 juillet 2021.
De notre correspondant Gilbert Ozenne