Les entreprises s’engagent

En bougeant les lignes, en innovant dans l’approche, en y injectant de l’humain, le dispositif très collectif des Entreprises qui s’engagent vise à améliorer l’employabilité de certains au bénéfice de tout le monde.

À l’origine (2018) « Les Entreprises s’engagent » est un louable dispositif national qui vise à fédérer les entreprises qui œuvrent pour une société inclusive et un monde durable. Ce principe décliné en Haute-Marne et Meuse, désormais en partenariat étroit avec la CCI, reste la même chose… en mieux. ET cela s’apparente de plus en plus à un état d’esprit. Pour résumer – au risque de réduire quelque peu le principe – il s’agit d’imaginer une manière innovante de répondre aux besoins des entreprises en favorisant l’employabilité des habitants du territoire.

Ce judicieux dessein, on peut penser qu’il est partagé depuis longtemps par tout le monde : élus, décideurs économiques, chefs d’entreprise, services d’insertion. De fait, il l’est, ou peu s’en faut. Ce qui change, c’est la méthode : chacun ne va plus faire de son mieux… avec ses moyens. Désormais, tout le monde travaille avec tout le monde, dans l’intérêt de tout le monde. Parce que tout le monde y trouve son compte !

Cela change un peu – beaucoup – la donne. « Les entreprises s’engagent », avant d’être un projet, une méthode, un état d’esprit sur notre territoire, c’est un réseau national avec des moyens et de l’expérience. Les Haut-Marnais et les Meusiens s’adossent naturellement à ce réseau, à sa crédibilité.

C’est aussi un premier visage, celui de Guillaume Bondant. Le jeune homme vient de rejoindre les rangs de la CCI avec notamment cette mission. Il met ses compétences en emploi-formation au services des entreprises adhérentes à la Chambre. Il apporte une sorte d’ingénierie de projets aux ressortissants de la Chambre qui… s’engagent.

Qui s’engagent à quoi ? À favoriser l’accueil, l’insertion, parmi leurs salariés, de nouveaux salariés. Dans le contexte démographique de notre territoire, elles ont plutôt intérêt.

Faire en sorte d’ouvrir les portes et les esprits sur une sorte de convivialité professionnelle au sein de l’entreprise, cela existe déjà. De-ci, de-là, des entreprises, des salariés ont déjà adopté cette posture. Et cela marche ! Il faut avoir en mémoire le témoignage de ce chef d’entreprise vosgien, dans le secteur du bâtiment, qui révélait à une assistance médusée (AG de la FFB-52) que lui n’avait aucun problème de recrutement. Et il expliquait comment.

On peut aussi évoquer, pour écrire la nouvelle donne qui s’esquisse, le club des RH qui s’est monté dans le nord Haute-Marne. On peut écouter d’une oreille plus attentive les idées du Groupement d’employeurs interpro de Saint-Dizier. On pourrait déployer à l’échelle des deux départements l’idée de Nadine Lods-Mercier de mentors, de tuteurs au sein de chaque entreprise : un salarié, un cadre – le statut compte bien moins que la bienveillance – qui met son expérience rassurante au service du p’tit nouveau encore hésitant. Il y a des regards, des gestes, des mots qui valent toutes les formations théoriques du monde. Avec ses « parrains », c’est dans un registre apparenté ce que tente de mettre le place la Mission locale de Chaumont.

Plutôt qu’une grand-messe emploi-formation une fois l’an, on pourrait multiplier ce qui se fait déjà : des rencontres plus conviviales, in situ, entre salariés potentiels et salariés en poste.

L’Etat encourage ces initiatives et celles qui pourraient émerger en ce sens. Les territoires, Département, agglos, ont tout intérêt à se rapprocher toujours plus des entreprises qui décidément – avec cette CCI – sont demandeuses. Quant aux entreprises, elles ne peuvent que s’engager à favoriser l’employabilité des habitants qui leur sont déjà proches géographiquement ; ce faisant, elles coulent les fondations de développements futurs. Les entreprises se trouvent même naturellement au cœur du dispositif en luttant contre la pauvreté par l’emploi. De vieilles frontières vont exploser dans les têtes. Des a priori vont s’effriter dans les esprits. Faut-il le redouter ? s’en réjouir bien davantage, et partager les convictions de ceux qui, inspirés par D’Artagnan, savent qu’en synergie, on est plus efficace.

Contact : Guillaume Bondant – gbondant@meusehautemarne.cci.fr – 06 59 64 47 63