Les élus formés aux incivilités
Près de 150 élus municipaux se sont inscrits à une formation proposée en plusieurs sessions par le Groupement de gendarmerie en lien avec l’association des maires. Objectif : leur donner les clés sur la manière de gérer certaines situations qui peuvent dégénérer.
Pour tous les élus municipaux
En lien avec l’Association des maires de France (AMF), le Groupement de gendarmerie de Haute-Marne propose une formation destinées aux élus (maires, adjoints, conseillers municipaux) sur la thématique des incivilités. Quelque 140 élus haut-marnais s’y sont inscrits. Ces rencontres de trois heures se déroulent en plusieurs sites du département. Celle à laquelle nous avons pu assister se tenait mercredi à la Maison France service de Bologne.
« Les élus sont préoccupés par l’évolution des comportements. L’impatience, l’immédiateté des réponses attendues… Cela peut se traduire par des insultes, de la violence, des dégradations », observe le colonel Eric Luzet, commandant du Groupement de gendarmerie de Haute-Marne.
Une vingtaine de faits en Haute-Marne
Au niveau national, le nombre des incivilités a été multiplié par deux en France. Le constat est le même en Haute-Marne avec une vingtaine de faits à déplorer pour l’année 2020 contre cinq ou six il y a sept ans en arrière. « Cela ne concerne pas forcément des choses extrêmement graves, généralement il s’agit d’insultes », reprend le colonel, mais cela détériore les relations entre élus et administrés. La réponse des forces de l’ordre à ces comportements est de systématiquement inciter à déposer plainte. « Les maires ont un pouvoir de police qui n’est pas toujours facile à mettre en œuvre. Ils ne sont pas toujours bien formés non plus », poursuit le commandant de Groupement.
D’où l’organisation de ces demi journées de formation qui arrivent l’année suivant le renouvellement des élus municipaux.
Désamorcer
Les formations concernent une vingtaine d’élus au maximum. L’idée étant de constituer des groupes favorisant les échanges et discussions avec des cas concrets auxquels les élus ont été confrontés. Les instructeurs – des gendarmes formés à la négociation par le GIGN – sont habitués aux situations de crise. Ils indiquent la conduite à tenir, sur le fond et la forme. Ce mercredi, à Bologne, l’une des situations évoquées portait sur l’installation de caravanes “par la force”. Que dire ? Comment réagir ? Qui prévenir ? L’élu doit avoir envisagé les situations pour ne pas être démuni le cas échéant. « Il se retrouve en première ligne. C’est bien de le préparer », complète le colonel Luzet. Le rôle des référents sécurité et sûreté a également été présenté ainsi que les cas où il est possible de les solliciter.
Pour ceux qui seraient intéressés, d’autres sessions pourront être organisées en complément des douze déjà programmées (s’adresser à la gendarmerie). Ces formations s’adressent aux élus des 426 communes du département.
Sylvie C. Staniszewski
s.chapron@jhm.fr