Les écuries du Cray en toute cohérence à Crenay
A Crenay, les écuries du Cray proposent une nouvelle offre en matière de loisirs équins et de pensions de chevaux. Les bâtiments, du manège au box, sont gigantesques pour accueillir chevaux et cavaliers dans les meilleures conditions.
Depuis de nombreuses années, Jean-Christian Chanet avait dans l’idée de diversifier son activité. Il est exploitant agricole depuis 30 ans, à Crenay, en grandes cultures, sur 290 ha. L’arrivée d’Emeline, l’une de ses deux filles, a été un véritable déclencheur. A 25 ans, son parcours tourne presque entièrement autour du cheval. En allant au lycée agricole de Choignes, elle se frotte au Cercle hippique du même nom et, comme elle le dit, « l’équitation est devenue une évidence ».
Elle part ensuite à Droyes pour un bac pro conduite et gestion de l’entreprise hippique puis dans la Sarthe, au lycée agricole Val-de-Sarthe, pour un BTS Analyse et conduite d’un système d’exploitation. A la comptabilité et la gestion était associée, en option, l’équitation. Le tout est complété par un brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BP-JEPS), en Normandie, sur deux ans, qui lui permet de donner des cours et de sortir en concours.
« Accueillir tout le monde et par tous les temps »
Avec tous ces diplômes en poche, Emeline Chanet s’installe sur la ferme en février 2019 alors que les travaux de construction des bâtiments viennent de démarrer. Les écuries du Cray sont ainsi nées juste en face de l’exploitation de son père avec quelques spécificités et éléments remarquables.
Par exemple, comme l’explique Jean-Christian Chanet, les bâtiments sont de type agricole pour qu’« au cas où, ils puissent être valorisés autrement ». Vus de l’extérieur, ils ne semblent pas être imaginés pour l’équitation. Et pourtant, à l’intérieur, le grand luxe est présent avec un manège sous dôme de 60 m sur 26, « plus grand qu’une taille olympique de dressage ». La clarté, la vue sur les paysages, l’espace réservé au public (300 personnes) sont exceptionnels.
Le grand luxe règne également, pour les chevaux, du côté des 24 box de 3,7 m sur 3 mais aussi, pour les cavaliers, du côté des 200 m² d’accueil avec vestiaires, pharmacies, douches, toilettes, bureaux et espaces de convivialité qui peuvent même accueillir des séminaires ou conférences de 15 à 20 personnes. La réflexion du père et de la fille est assez simple : « Les bâtiments doivent pouvoir accueillir tout le monde, pour toutes les formations et par tous les temps. Le tout dans le confort. »
Emeline Chanet propose des cours à tous les cavaliers, enfants comme adultes, à partir d’aujourd’hui avec des forfaits à l’année de 42 séances. Elle prend également en pension des chevaux. Une douzaine de chevaux sont déjà présents sur le site dont une jument de concours et, pour que les propriétaires s’impliquent dans l’organisation de manifestations, elle créera sans doute une association pour avoir accès au bénévolat.
Jean-Christian Chanet conclut sur la symbiose entre ce projet et l’exploitation céréalière existante. Il parle de cohérence d’autant plus que « l’agriculture est à un tournant avec la disparition de certaines cultures ». A la place, il y mettra de l’herbe comme tête d’assolement pour être autosuffisant en fourrages et pour vendre.
Frédéric Thévenin
Le Hunter et le concours complet
Le domaine de prédilection d’Emeline Chanet est le “Hunter” ; un parcours d’obstacles avec des contrats à réaliser comme des zones de trot puis de galop, du saut à gauche puis à droite. Cette discipline permet de faire travailler le cheval plus intensément avec « plus de confiance et plus de sérénité ». D’ailleurs, lors de concours, le cheval et le cavalier sont notés.
Autre activité qui verra le jour aux écuries du Cray : le concours complet qui comprend trois disciplines olympiques : le dressage, le saut et le cross. Sur la ferme, une zone sera aménagée et évitera aux cavaliers d’aller jusqu’en Normandie pour la pratiquer. La famille Chanet veut exploiter les espaces à leur disposition et « faire de la rareté une force ».