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Les écoles perturbées par la grève

Les parents des enfants scolarisés à Jules Ferry soutiennent la grève des enseignants.

Grève. Ce jeudi 13 janvier, les enseignants étaient en grève. Ils alertent sur la situation actuelle dans le milieu scolaire suite aux mesures prises face à la pandémie. Dans deux écoles primaires de la Ville, parents et professeurs se soutiennent. 

La situation sanitaire engendre des situations très complexes, parfois ubuesques, au sein de l’Education nationale. Ce jeudi 13 janvier, les syndicats d’enseignants et d’inspecteurs ont montré leur mécontentement par la grève. « C’est la première fois que je vois ces deux syndicats appeler à la grève en même temps. Nous aimerions que les protocoles se stabilisent et que l’on soit informés des changements avant les médias », soutient un professeur*.

Les portes étaient fermées à René-Cassin, ainsi qu’aux écoles de Brottes, Esnouveaux, Châteauvillain, Bricon et Biesles. Pour les autres établissements, seules les classes où les professeurs participaient au mouvement étaient fermées. Dans ce cas, les élèves pouvaient être déposés dans le cadre du service minimum d’accueil de l’Agglomération.

« Il y a beaucoup de travail en plus, mais avec les mêmes moyens et le même temps», pointe une personne travaillant dans une école. Une autre complète : « Certains professeurs mettent leur classe en autonomie pour gérer ce qui est relatif à la crise ». Cette polyvalence requise fait partie des revendications, tout comme le manque de moyens. Les écoles réclament des masques FFP2, des capteurs de CO2 et des purificateurs d’air.

« C’est dur pour tout le monde »

Des aides administratives pourraient décharger les professeurs, mais leurs postes ont été supprimés au fil des années, avec un gros coup en septembre 2017. Des Services civiques devaient les remplacer, mais ils se font toujours attendre.

A Jules Ferry, dans le quartier du Val Barizien, dès 8h, les parents emmenaient leurs enfants. Plusieurs d’entre eux soutiennent et comprennent la grève des enseignants. « Je soutiens les professeurs à 300 %. La maîtresse de mon enfant est coincée entre ses revendications et son devoir de professeur d’assurer l’avenir des enfants. Ils doivent gérer les attestations sur l’honneur, les autotests… Enfin, ça, c’était la semaine dernière, parce que ça a déjà changé », se désole une maman.

« Je suis à la fois gréviste et maman. En tant que parent, les mesures, comme celle des autotests, sont difficiles à appliquer. Je doute que beaucoup les fassent. Pour les accompagnants des élèves en situation de handicap, le mètre de distance ne peut pas être respecté », indique une personne travaillant dans une école.

Manque de connaissance

Marc rapporte une situation stressante pour son enfant. « Ma fille appréhende les tests. Heureusement, pour l’instant, elle n’a pas eu besoin d’en faire. Mais ses copains, dans d’autres classes qui en ont fait, n’arrêtent pas de dire à quel point ça fait mal. Ce n’est pas rassurant pour elle. Nous faisons en sorte de respecter les gestes barrières au maximum mais je comprends que ce soit compliqué pour les enseignants avec tous les enfants qu’ils doivent gérer. »

« On soutient, mais c’est compliqué avec les enfants. Heureusement que le périscolaire est maintenu car nous, parents, travaillons », note Jessica. D’autres parents ont appris le mouvement tardivement. « Pour ma part, j’ai pris connaissance de cette grève par une copine qui a son enfant dans une autre école. C’est dommage que l’établissement ne communique pas plus avec les parents », déplore Magali, « mais je comprends qu’ils fassent grève. C’est dur pour tout le monde en ce moment. On doit s’adapter à chaque nouveau protocole sanitaire », ajoute-t-elle.

« Ma fille a commencé l’école cette année et c’est déjà beaucoup de changements pour elle. J’ai entendu vaguement parler de cette manifestation. L’enseignante de ma fille est là aujourd’hui, alors ça ne change pas mon programme », complète Kimberly.

Julia Guinamard et Caroline M.Dermy

j.guinamard@jhm.fr et c.dermy@jhm.fr

*Plusieurs personnes travaillant dans les écoles et interrogées par le JHM ont demandé l’anonymat parce qu’il leur est interdit de parler officiellement à la presse.

Désintérêt face au mouvement

Certains n’accordent guère d’importance à la grève.  Pour Vincent, père de trois enfants, le mouvement passe au-dessus de sa tête : « Je m’en fous. Les enseignants font ce qu’ils veulent. Je ne connais pas leurs revendications. Certains de mes enfants ont toujours connu le protocole sanitaire. D’ailleurs, ils en font parfois trop. Les écoliers doivent rentrer en fonction de leur classe, c’est trop. Mon plus grand est en CM1 à la Rochotte, et il n’aura pas école jusqu’à vendredi. Il est ravi de rester à la maison. »

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