Les douaniers saisissent un pistolet et des cagoules dans un véhicule à Rolampont
Du cannabis, de la cocaïne, de l’argent sale ? Un pistolet semi-automatique dissimulé sous le capot d’un véhicule. Et des cagoules, le tout saisi par les douaniers, mercredi 27 septembre, à Rolampont.
Près de 20 kg d’héroïne et de cocaïne saisis en janvier 2023, 27 440 €, dissimulés dans une cache aménagée, saisis en février 2023, un kilogramme de cocaïne saisi il y a quelques jours… Qu’ils œuvrent dans le cadre de contrôles inopinés ou d’opérations déclenchées suite au recueil de précieux renseignements, les douaniers haut-marnais multiplient les saisies sur les axes autoroutiers.
Mercredi 27 septembre, l’attention des fonctionnaires du ministère de l’Economie et des Finances est attirée à la vue d’une Fiat 500 occupée par deux jeunes hommes. Ce véhicule a été identifié, le 22 septembre, dans le Sud de la France, dans le cadre d’investigations relatives à un cambriolage. Les douaniers décident d’opérer une fouille minutieuse du véhicule. Le compartiment moteur est notamment scruté.
Un Glock 19, pistolet semi-automatique de calibre 9×19 mm, sera découvert à proximité du filtre à air. Un « 9 mm », une arme prisée de petits voyous comme de membres du grand banditisme. Engagé, le chargeur est approvisionné de treize cartouches. Le numéro de série du calibre a été limé. La fouille des sacs à dos des deux occupants du véhicule permettra par ailleurs de mettre la main sur trois cagoules et une paire de gants. Ce début d’automne l’est pourtant, chaud.
Soirée cagoule ?
Prévoyants, Ilyes Goudjil et Billal Mazari, établis dans la chaude cité phocéenne, entendaient bien profiter d’un peu de chaleur, plus à l’Est, à Metz. « Nous allions voir des copines. » Des amies manifestement convoitées, au point de pousser les deux « collègues » à parcourir plus de 750 km pour les rejoindre. Concédant avoir voulu s’offrir une petite virée extra-conjugale, Billal Mazari était venu équipé. « La cagoule, je l’ai acquise dans un sex-shop, je l’utilise à des fins sexuelles. »
Présenté, avec Ilyes Goudjil, vendredi 29 septembre, en comparution immédiate, devant le tribunal correctionnel, le prévenu aura par ailleurs indiqué ne pas avoir souhaité communiquer les codes d’accès à son téléphone portable afin de ne pas dévoiler des vidéos à caractère sexuel. Monsieur serait un brin pudique. Ilyes Goudjil fit également état de certaines intentions. La virée à Metz s’annonçait joyeuse. « Je voulais vider mon cœur. » Sourires dans la salle.
Soirée cagoule ou non, que faisait ce pistolet automatique dans le bloc-moteur de la Fiat 500 occupée par les deux prévenus ? La Fiat 500 a été louée, le 20 septembre, dans les Bouches-du-Rhône, par un homme défavorablement connu des services de police. Sorti de prison « il y a un mois et 24 jours », Ilyes Goudjil aurait par la suite sous-loué le véhicule, « au quartier ». Difficulté pointée par madame le procureur Bras-Abarri : Billal Mazari est identifié sur une photographie prise le 20 septembre, jour de prise en charge du véhicule chez le loueur. Quoi qu’il en soit, Ilyes Goudjil et Billal Mazari contestent vigoureusement avoir eu connaissance de la présence du Clock 19 dans la citadine.
Prison ferme, avec mandat de dépôt
« Des agneaux, des innocents ? » Me le procureur Bras-Abarri énuméra les condamnations. Les deux prévenus ont été condamnés dans le cadre d’affaires de vol ou de trafic de stupéfiants. « Cariste », père de famille, Billal Mazari assure s’être « rangé ». Jeune père de famille, lui aussi, Ilyes Goudjil soutient vouloir mettre un trait à son passé de délinquant. Mes Grosjean et Lalloz pointèrent différentes failles. « En l’état, le dossier ne permet pas de savoir qui a placé cette arme dans le compartiment moteur, aucune recherche n’a été engagée afin de retrouver des empreintes ! (…) La personne ayant loué ce véhicule n’a pas été interrogée ! (…) Aucun élément tangible et incontestable ne permet d’indiquer qu’ils avaient connaissance de la présence de cette arme dans le véhicule ! »
Décision ? Condamnés à un an de prison ferme, avec mandat de dépôt, visés par une interdiction de séjour en Haute-Marne d’une durée de cinq ans, les prévenus devront solidairement s’acquitter d’une amende douanière de 1 500 €.
T. Bo.