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Les dégâts des grues cendrées autour du lac du Der moins indemnisés

Après le Département, la Région Grand Est envisage de moins indemniser les dégâts des grues cendrées autour du Der. Alors qu’elles sont de plus en plus nombreuses, elles détruisent tout sur leur passage. La Région recherche d’autres solutions pour régler le problème.

Chaque année, aux abords du Der, sur les terres haut-marnaises, 40 ha de cultures sont complètement détruits par les grues cendrées. Les agriculteurs cohabitent avec les oiseaux migrateurs considérés comme un élément touristique majeur du secteur grâce, notamment, à la prise en charge des dégâts par la Région et le Département.

En 2015, le dispositif mis en place par l’ancienne Région Champagne-Ardenne et repris par Grand Est prévoyait jusqu’à présent une enveloppe plafonnée de 200 000 €. Il permettait d’indemniser les agriculteurs à hauteur de 80 %. Les 20 % restants étaient couverts par le Département.

Depuis 2017 et l’agrandissement de la Région a dix départements, le dispositif concerne d’autres territoires que le lac du Der, notamment la Lorraine et la Moselle où les grues se posent. Il a été reconduit avec la même enveloppe après d’âpres discussions avec les représentants des agriculteurs, la FDSEA.

Une centaine d’exploitations concernées

Mais, depuis, le syndicat déplore, dans un premier temps, le désengagement total du Département, et, dans un second, le désengagement partiel de la Région. Le premier considère que ces dégâts concernent très peu d’exploitants et le second passe à une prise en charge de 50 % des dégâts même si l’enveloppe n’est pas consommée.

Frédéric Van Westeinde, directeur de la FDSEA, explique craindre, à brèves échéances, que la prise en charge passe à 30 % et disparaisse même totalement. Sur toute la zone du Der, une centaine d’exploitants sont concernés et ils ne toucheraient plus que la somme globale de 105 000 €. Or, cette aide ne faisait que couvrir les charges de travail de la terre, d’achat de la semence et de réensemencement. Il faut dire qu’après le passage des oiseaux migrateurs, les parcelles sont bonnes à refaire dans leur intégralité. Frédéric Van Westeinde parle de surfaces sacrifiées et de coûts élevés puisque, rien que pour les semences, il s’élève parfois à plus de 1 000 €. Il évoque des exploitants excédés et craint des actions comme des tirs sur grues alors que l’espèce est protégée.

Frédéric Thévenin

Engagement pour une réflexion globale

Lors du dernier comité de pilotage auquel participaient la FDSEA et la LPO, Pascale Gaillot, vice-présidente chargée de l’Agriculture, a souligné la démarche volontariste de la Région Grand Est pour peu d’effets. « Cette prise en charge financière ne lève pas de leviers pour résoudre sur le long terme le problème ».

Elle l’affirme même si elle considère que, contrairement à la Lorraine, « au Der, les dégâts sont maîtrisés alors que la population de grues n’a jamais été aussi élevée qu’en 2019 ». Ce début d’année, plus de 5 000 ont été dénombrées sur les terres du nord du département.

Pour l’élue, il serait préférable d’indemniser les dégâts à hauteur de 50 % et que le reste de l’enveloppe serve à investir dans du matériel pour l’effarouchement ou d’évitement. Dans tous les cas, l’agrainage ne paraît pas une solution puisqu’il déplace le problème sur d’autres parcelles et risque de stopper la migration des oiseaux.

Pascale Gaillot demande à la profession de réfléchir à de nouveaux leviers afin de régler le problème sachant qu’un nouveau programme de protection des espèces protégées va être mis en place autour de la biodiversité. Elle souhaite y inclure les grues cendrées afin d’accéder à des fonds européens qui permettront aux Chambres d’agriculture ou à la LPO de travailler autour du sujet. L’idée est que « plutôt que d’indemniser les dégâts, il faut les éviter ».

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