Les défis d’Aurélien Girard
Au terme d’un parcours professionnel des plus atypiques, le Nogentais Aurélien Girard installe sa petite entreprise spécialisée dans le textile made in France au cœur de la ville à Chaumont.
Deuxième d’une fratrie de trois garçons, Aurélien se construit à Nogent : « J’ai grandi à Nogent-le-Haut. Les Fouéroux et les Balibeux ne se mélangent pas », précise-t-il dans un sourire empreint d’une pointe de nostalgie.
Deux ans en section sport-études (gymnastique), deux autres en section technologique coutellerie… Le collégien poursuit au lycée du Haut-du-Val en électrotechnique : « Mon père était artisan, j’ai toujours aimé bricoler avec lui. Je préférais travailler avec mes mains. »
Trois années dans l’industrie à Chaumont et, déjà des envies d’ailleurs. Saft Power System, sous-traitant d’Alcatel, l’envoie sur une île américaine, Sainte-Croix : « Le travail est intense mais sur une île qui fabrique son rhum, les occasions de décompresser sont nombreuses. Trois mois au paradis avec un seul bémol, je n’ai jamais revu ma grand-mère. »
L’appel de la moto
Pérou, Brésil, Lybie… Aurélien s’active à assurer l’alimentation électrique des postes émetteurs de télécommunication : « Si je n’étais pas si famille, le Brésil, j’y serais encore. En Libye, c’était l’époque du 11 septembre, un climat de tension permanente… On a bossé sept jours sur sept pour rentrer au plus vite. »
S’ensuivent quelques missions sur Paris et, à la fin du contrat, Aurélien ne renouvelle pas et s’en va rejoindre Karen, son amour de jeunesse en études à Nancy.
Expert pour Gaz de France, agent immobilier… Aurélien, motard et passionné de deux-roues, gagne un concours de Moto Revue. La suite roule très vite : « Les 24 heures de Magny-Cours au plus près d’un ex-champion du monde de GP Moto, Kevin Schwantz, me rapprochent de la rédaction du magazine… Quelque temps plus tard, je suis recruté pour tester les motos et rapporter mes impressions. »
Sur route ou sur circuit, de la petite 125 aux gros cubes… cinq ans durant, d’une passion, Aurélien fait son métier : « Plus de 70 000 km par an sur route et j’ai eu la chance de piloter sur de nombreux circuits comme Estoril, Le Mans, Magny cours, Mugello (Italie). »
Le goût d’entreprendre
En poste à Paris, en couple à Nancy… Aurélien ne fait pas dans la simplicité : « Pour l’anecdote, sur Paris on m’appelait le SCCF (Sans clic clac fixe). Quand je restais sur Paris, ma première mission du matin était de trouver un pote chez qui je pourrais dormir. Lorsque j’effectuais des essais à l’extérieur, je dormais à l’hôtel. »
En 2011, Aurélien écrit la suite à Troyes. Il œuvre dans le marketing et la communication chez Royal Moto France, une société de distribution d’articles de moto. En 2013, il s’installe à Chaumont et crée sa société, Lask Gear, et devient importateur exclusif de masques off-road et de ski d’une marque américaine.
En 2016, le chaumontais, père de deux enfants, lance SA marque Tillit (confiance en norvégien) au plus près des siens : « J’ai commencé par personnaliser des chaussettes fabriquées en usine à Romilly. Ensuite, j’ai concrétisé d’autres projets dans le secteur du textile sportswear. » »
Dans la famille Girard, on vibre pour le basket… Père et fils rejoignent le club chaumontais cher au président Thomas Bougueliane : « La saison dernière, j’ai coaché la catégorie U11 de mon fils, nous étions la seule équipe Haut-Marnaise engagée dans le championnat Aube/Haute-Marne. Nous avons tout gagné. Allez Chaumont ! »
De notre correspondant Serge Borne