Les collégiens échangent avec des réfugiés du Cada

Vendredi 15 décembre, les 5^e et 4^e du collège ont reçu la visite d’une délégation du Cada de l’antenne langroise. Pour la première fois, des réfugiés sont venus témoigner. Un moment poignant.

« Leurs sourires, malgré leurs parcours, leurs “histoires” tragiques, nous impressionnent. » Ainsi s’exprimaient deux collégiennes au terme de cette rencontre. Rencontre à laquelle participaient quatre volontaires albanais pour témoigner, accompagnés de la responsable de l’encadrement du Cada de Langres, Emilie Boulanger, et d’une éducatrice. A leur arrivée, ils ont été chaleureusement accueillis par l’équipe pédagogique, les 88 collégiens des classes de 5^e et de 4^e. Après les présentations, la CPE, Claire Biard est revenue sur quelques mots de vocabulaire nécessaire à la bonne compréhension : préjugés, migrants, migration, clandestin, demandeur d’asile, réfugié, discrimination… Puis, elle a expliqué ce qu’est un Cada, son rôle et ses missions.

Ensuite, Emilie Boulanger a parlé des bénévoles de l’association, la raison de leur engagement, ce qu’ils proposent en termes d’activités, d’animations, de soutien aux résidents du Cada. Et plus particulièrement leur démarche auprès des collégiens et des lycéens. C’est une chose, en effet, de connaître la situation des migrants, réfugiés, clandestins par les médias, c’est une tout autre chose de l’approcher en rencontrant et en écoutant des personnes pour lesquelles c’est la réalité.

Les témoignages : temps fort de la rencontre

Plier bagage pour tenter sa chance dans l’Union européenne : c’est le choix que font de nombreux jeunes Albanais face aux faibles perspectives d’avenir dans leur pays, à une société traditionnelle, patriarcale. Les Albanais sont nombreux à fuir et à demander l’asile, notamment en France, mais très peu obtiennent un statut de réfugiés. Les motifs de demande d’asile reposent essentiellement sur des problèmes de vendetta, des cas de violences physiques (une femme sur trois est victime de violences physiques dans un pays où la violence domestique est courante), la traite des êtres humains ou l’exploitation des mineurs non accompagnés dans du trafic de drogue.

L’envie de pouvoir rester en France, où ils veulent s’insérer, travailler, où ils suivent des cours de français, où ils se sentent en sécurité souvent loin des leurs… était ominiprésente.

Pour ces quatre réfugiés, il y a encore beaucoup d’incertitudes. Ils sont tellement heureux d’être pris en charge par le Cada, « le début d’autre chose ».

Moments intenses

Les élèves étaient particulièrement attentifs et partageaient l’émotion plus que palpable, posaient, ainsi que leurs professeurs, de nombreuses questions. L’échange qui s’est poursuivi longuement, a été riche et éclairant. A n’en pas douter, le regard que ces jeunes porteront désormais sur la migration et les demandeurs d’asile aura évolué. Au-delà des mots, partage de sourires, d’émotions, d’humanité qui font chaud au cœur…

Les jeunes collégiens ont aussi pu prendre du recul, connaître d’autres situations et eu cet éclairage sur leur quotidien en ayant la chance de vivre une vraie vie d’adolescents en sécurité et d’être scolarisés, libres de leurs choix et en famille. Chacun a pu exprimer, s’il le souhaitait, son ressenti et plus particulièrement l’importance de cette démarche pour relativiser, pour une meilleure compréhension réciproque, une meilleure acceptation des différences afin de faire tomber les frontières et vivre ensemble.