Tabac : les ventes s’essoufflent en 2023
D’après une étude, en 2022, les Français fument toujours autant : trois sur dix déclarent fumer, dont un quart des 18-75 ans fument quotidiennement. Est-ce prouvé ? JHM quotidien est allé enquêter dans les tabacs-presse de Langres.
11 h 30, au tabac-presse le Diderot, les clients entrent et sortent. Sur toutes ces personnes, seules quelques-unes ressortent avec un paquet de tabac. Nous demandons à Sandrine, gérante du lieu : « Ce que je peux vous dire, c’est que de notre côté, la consommation de tabac n’a pas évolué. » Jusque-là, l’étude dit vrai.
« Nos clients sont des clients réguliers qui viennent depuis longtemps, il n’y a ni une diminution, ni une augmentation. Sauf en été : les touristes viennent acheter leur tabac chez nous. » Et sur la question de l’augmentation : « Les prix qui sont en hausse n’ont pas non plus empêché les fumeurs d’acheter leur paquet. » En somme, cet établissement n’est pas impacté du tout.
En revanche, pas le même son de cloche à la Maison de la Presse, située place Ziegler : « Dans mon établissement, la diminution est forte ! Nos clients sont moins nombreux ! » nous explique la gérante. Et d’ajouter « Nous sommes doublement impactés. En plus de l’augmentation des prix, nous faisons les frais de la fermeture de la rue Cardinal-Morlot. Toutes activités confondues, nous enregistrons une baisse de 50% ! »
On comprend les raisons de cette diminution notamment sur l’achat de tabac : le prix a augmenté trois fois cette année, trois mois de suite (mars, avril, mai) et les Marlboro sont par exemple passées de 11 euros à 11 euros 50, soit une augmentation de 5 %, pouvant grimper jusqu’à 10 pour certaines marques. En quelques semaines, grosse augmentation !
Augmentation du prix du tabac, des alternatives
Alors face à cela, le consommateur trouve des alternatives : en se rendant à l’étranger, « Notamment au Luxembourg ou en Italie », mais se tourne aussi vers d’autres produits : l’exemple des cigarettes à rouler, ou plus encore de la cigarette électronique qui est en plein boom. « Nous perdons aussi des clients de ce fait : plusieurs magasins dédiés à la vente de produits de cigarettes électroniques sont situés à proximité directe de notre commerce et nous en subissons donc les conséquences ».
Et cela va se vérifier en se rendant chez les 101 Idées Folles, rue Jean-Roussat. La responsable Patricia nous l’explique : « Nos clients sont de plus en plus nombreux. La plupart du temps, ce sont des gens qui viennent de la part de leur médecin, ces personnes veulent améliorer leur santé. Avec la cigarette électronique, en tout cas chez moi, le but est de les aider à arrêter totalement tout type de cigarette. C’est comme une passerelle. »
Et donc, face aux augmentations récentes ayant eu lieu, le résultat ne se fait pas attendre. Ce fut aussi précisé lorsque nous nous sommes rendus chez Clope Store, rue Diderot, dont la responsable nous a dit la même chose : » Les ventes de cigarettes électroniques augmentent régulièrement, j’ai souvent de nouveaux clients. Je pense que cette clientèle en hausse est effectivement due aux récentes augmentations des prix du tabac. «
Les gérants du tabac-presse le Balto confirment le fait que les gens achètent moins de tabac suite aux augmentations : « Le tabac a pris jusqu’à 1 euro 50 en moins de deux mois, c’est pas étonnant ! Mais le résultat en règle générale, c’est pas l’arrêt du tabac, c’est simplement qu’au lieu de se fournir en France, les gens partent au Luxembourg notamment… ». Des réponses partagées donc, mais un constat : la diminution des ventes de tabac dans la majeure partie des établissements langrois.
Roman Kennel