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Les chasseurs de Droyes se sont adaptés à la grippe aviaire

Les chasseurs ont été gênés par les mesures une seule journée.

Il n’y a pas eu de cas de grippe aviaire en Haute-Marne, cette année. Pour autant, Rives-Dervoises n’a pas été épargnée par les mesures de protection, en raison de sa proximité avec la Marne. En effet, fin décembre 2021, la grippe aviaire avait été détectée chez nos voisins, sur deux grandes aigrettes retrouvées mortes à l’étang du Grand Coulon, situé à Outines. Le 3 janvier, une zone de contrôle temporaire a été mise en place, incluant Rives-Dervoises, sachant que le bourg de Droyes uniquement a été concerné par la procédure.

En conséquence, l’activité de chasse au gibier à plumes et au gibier d’eau a été suspendue sur un rayon de 5 km, depuis l’étang. Seule la chasse au gibier à poils (sanglier, chevreuil) était autorisée, à condition d’avoir été sensibilisé aux mesures de biosécurité.

Une attestation indispensable

A l’Amicale des chasseurs de Droyes, il a donc fallu s’adapter. « Le 6 janvier, à Voillecomte, une réunion a été organisée. Il y avait tous les présidents de chasse du secteur, même s’ils n’étaient pas impactés. La fédération de chasse voulait informer tout le monde, notamment pour le cas où la zone tampon serait déplacée », raconte Jérôme Pfaffenzeller, vice-président de l’Amicale. L’Office français de la biodiversité et le responsable de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) étaient également présents.

L’occasion pour Jérôme Pfaffenzeller de suivre une formation sur la grippe aviaire, à Voillecomte, afin qu’il puisse, à son tour, former les autres chasseurs. « Il s’agissait de faire de la prévention et d’apprendre les gestes de biosécurité. » Cette formation a permis de délivrer une attestation de sensibilisation à la biosécurité. Un sésame obligatoire si l’on voulait chasser dans la zone de contrôle temporaire. 

La transmission des consignes est effectuée sur le terrain, samedi 8 janvier, car une battue de régulation de sangliers était programmée. « Nous sommes arrivés plus tôt. Je leur ai donné les consignes de biosécurité et je leur ai fait signer l’attestation ». Dès le départ, les procédures sont mises en place. « On devait mutualiser les véhicules, sauf qu’on était en pleine pandémie de Covid avec le variant Omicron, ce n’était pas évident. Et si l’on trouvait un animal mort, on devait prévenir l’OFB et la fédération de chasse », se souvient le vice-président.

Une hygiène scrupuleuse

La chasse finie, des « mesures très strictes d’hygiène » ont dû être appliquées. « Un pédiluve a été installé pour laver les bottes avec un désinfectant bio, car il n’était pas question de répandre dans la nature n’importe quel produit », détaille le vice-président. Un lieu avait été défini afin de passer le nettoyeur à haute pression sur les roues et les bas de caisse des voitures. Par ailleurs, les chasseurs ne devaient pas s’approcher d’un élevage pendant 48 h. « A Droyes, il y a une ferme de poules pondeuses, nous avons bien dit aux chasseurs de ne pas rendre visite aux exploitants ». Les chiens de chasse devaient également rester à domicile, et les vêtements des chasseurs devaient être lavés.

L’arrêté préfectoral a été levé le 11 janvier. Au final, l’Amicale des chasseurs de Droyes a été peu impactée, « une seule journée », confirme Jérôme Pfaffenzeller. Pas de quoi rassurer le vice-président, qui craint une augmentation des cas de grippe aviaire à l’avenir.

Marie-Hélène Degaugue

mh.degaugue@jhm.fr

Inquiétudes pour les prochaines années

Même si les restrictions de chasse n’ont duré que quelque jours à Droyes, Jérôme Pfaffenzeller redoute des épisodes de grippes aviaires récurrents en Haute-Marne. « Je me suis renseigné, on en retrouve dans le Kazakhstan. Alors, oui je suis inquiet, j’ai peur que ça revienne tous les ans. Nous sommes dans un territoire en lien avec les migrations. Et puis, c’est une épidémie qui se répand très vite. On a l’exemple de chasses restreintes dans la Meuse et au lac du Der », exprime-t-il.

Nouvelle qui devrait réjouir les chasseurs, la préfecture a décidé de prolonger la chasse aux sangliers, qui devait s’arrêter au 28 février. Les battues pourront avoir lieu jusqu’au 13 mars inclus. Une directive qui concerne aussi la chasse à l’approche et à l’affût.

SOCIÉTÉ. En janvier, la Marne a été touchée par un cas de grippe aviaire. Par ricochet, la commune de Droyes a été impactée. L’un des représentants d’une société de chasse revient sur les procédures qui ont été suivies afin de ne pas propager la maladie lors de leur unique battue.

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