Les cancers pédiatriques, par le professeur Chastagner
SANTÉ. Ce jeudi soir au Palace, une conférence est organisée par le Lions Club 2000 de Saint-Dizier, en lien avec l’association Enfants cancers santé. L’occasion de récolter des fonds pour la recherche contre les cancers pédiatriques qui touchent 2 500 enfants chaque année. Le professeur Chastagner sera présent.
Chaque année, pour environ 2 500 familles, c’est une épreuve insoutenable à laquelle elles essayent, tant bien que mal, de faire face. Malgré les années, les cancers pédiatriques existent toujours.
Le professeur Pascal Chastagner sera présent ce soir, au Palace, dans le cadre d’une conférence organisée par le Lions Club 2000 de Saint-Dizier, intitulée : « Cancers pédiatriques, où en est la recherche ? ». Un moment ouvert à tous : « C’est grand public, je ne viens pas pour présenter des travaux de recherche », rassure celui qui est chef du service d’oncologie pédiatrique au Centre hospitalier universitaire (CHRU) de Nancy.
Différences enfant/adulte
Lors de cette conférence, qui se voudra également être un moment d’échanges, le professeur Chastagner fera le point sur les innovations et les besoins, ainsi que les difficultés rencontrées : « Elles tiennent en deux mots : l’index thérapeutique ».
Si le nombre est beaucoup plus faible, les disparités avec les cancers à l’âge adulte sont très nombreuses. « A l’âge adulte, il se déclare en moyenne à 68 ans. C’est 5 ans pour un enfant. Le problème, c’est qu’à cette période, l’organisme est en pleine croissance. 60 % du temps, il y a des séquelles visibles 10 à 20 ans plus tard, avec une espérance de vie plus courte. » L’approche n’a donc rien à voir. Autre point qui pose problème, « Il n’y a pas de prévention possible, car il n’y a pas de dépistage, à l’inverse de l’adulte. Les cancers pédiatriques peuvent toucher tous les organes, à tous les âges, sans qu’il n’existe de facteurs favorisants, comme l’alcool ou le tabac à l’âge adulte. »
Globalement, « 80% des cancers chez l’adulte n’existent pas chez l’enfant, et 50 % des cancers chez l’enfant n’existent pas chez l’adulte ».
Une recherche à financer
La participation à cette conférence, organisée étroitement avec l’association nationale Enfants cancers santé, est libre. Le but étant de récolter le maximum de fonds qui serviront ensuite pour la recherche. Ce qui n’est pas chose aisée. Comme les cancers pédiatriques ne représentent “que” de « 0,5 % de tous les cancers en France, ce n’est pas considéré comme un enjeu majeur de santé publique », constate amèrement le professeur Chastagner. Alors, « il faut financer notre propre système de recherche ». Un système de recherche académique qui évolue et commence à porter ses fruits. Les traitements se multiplient. Le chef du service d’oncologie pédiatrique du CHRU de Nancy cite notamment « la thérapie ciblée qui est très efficace en pédiatrie ».
A l’échelle nationale, Enfants cancers santé a réussi à récolter 15 millions d’euros depuis sa création, permettant ensuite de financer 200 projets en lien avec les cancers pédiatriques. Et puis, il y a ce que Pascal Chastagner appelle « les privés ». Ce sont les parents, sous le coup de l’émotion, directement ou indirectement concernés, qui lancent une association. Comme Les Parents d’Hugo, à Ligny-en-Barrois ou Maylis à Juzennecourt. Ou des clubs services, comme le Lions Club 2000 Saint-Dizier via cette conférence.
Conférence ce jeudi 5 mai, à 19 h, salle du Palace, 1 rue des Bragards à Saint-Dizier. Participation libre.
Louis Vanthournout