Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Les boues, un or noir en devenir

Pour faire du compost, en ratio, il faut un volume de boue pour 2,25 volumes de déchet vert.

Le Syndicat de traitement des boues sud Haute-Marne (STB 52) s’est retrouvé à l’hôtel de ville de Chaumont pour faire le point sur l’année 2021 et les évolutions futures. Servant à produire du compost, le secteur pourrait croître au détriment des engrais chimiques.

« Avec le traitement des boues, nous sommes plus largement sur des questions de récupération des déchets et d’économie circulaire », soutient Christine Guillemy, maire de Chaumont. En effet, les boues des stations d’épuration sont récupérées et mélangées avec des déchets verts pour faire du compost. La mixture est ensuite vendue aux agriculteurs comme engrais. Avec davantage de bénéfices à long terme que les engrais chimiques pour les sols et surtout avec des coûts bien inférieurs, le secteur a de beaux jours devant lui et la demande augmente.

Dans le centre et sud Haute-Marne, ce traitement est supervisé par le Syndicat de traitement des boues (STB 52) qui regroupe Chaumont, Nogent et Langres. Celui-ci a délégué le traitement des boues à Biodepe, une entreprise de traitement et de valorisation des déchets organiques. Des représentants des trois communes se sont retrouvés à l’hôtel de ville de Chaumont pour faire le point sur l’année 2021, mais aussi aborder l’avenir.

Utiliser les déchets ménagers

Parmi les sujets évoqués se trouve un projet qui est « à peine au stade de l’avant-projet, au stade de l’idée », comme le nuance Olivier Tadel, le directeur général adjoint de Biodepe. Ce projet concerne le recours aux biodéchets ménagers. Avec la loi dite anti-gaspillage adoptée le 10 février 2020, les coproduits végétaux de table et de cuisine devront être compostés dès 2024. « Le compostage pourrait être une solution et un outil pour les besoins du Syndicat départemental d’énergie et des déchets », estime Olivier Tadel.

« Nous avons suggéré au STB 52 de garder un des six boxes de boues pour les déchets ménagers », explique le directeur adjoint. Qui détaille : « les coproduits végétaux de table et de cuisine sont assez humides et se rapprochent des boues de station d’épuration ». Son entreprise a d’ailleurs des expérimentations de ce type en cours. Dans la pratique, à la place des boues, les déchets ménagers sont mélangés avec des déchets verts pour être transformés en compost.

STB 52 : optimiser la gestion

Le STB 52 planche actuellement pour optimiser financièrement ses usines. Le syndicat réfléchit ainsi à augmenter la capacité de traitement, notamment en intégrant de nouvelles communes ou usines. Un travail avec des industriels pourrait apporter beaucoup de matière première. C’est le cas des déchets de l’usine Entremont située à Langres qui équivalent à ceux de 10 000 habitants.

Autre point, le marché avec Biodepe prend fin en 2027. A cette date, il se pourrait que la gestion du STB 52 passe des mains des villes à celles des communautés de communes. A Langres, un transfert de la compétence au Grand Langres est acté, mais pas encore opérationnel. A Chaumont, la question d’un transfert à l’Agglomération pourrait ainsi se poser.

Julia Guinamard

j.guinamard@jhm.fr

Une démarche d’économie circulaire

L’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable grâce à une limitation de la consommation, du gaspillage des ressources et des déchets. Comme son nom l’indique, ce modèle économique vise à une production sous forme de boucles. Le déchet d’une entreprise deviendra la matière première d’une autre. Le compostage des boues s’inscrit donc pleinement dans cette démarche.

Néanmoins, l’économie circulaire ne se concentre pas uniquement sur la valorisation des déchets. Elle couvre différents champs : approvisionnement durable, éco-conception, réemploi, réparation, allongement de la durée de vie du produit… Dans cette approche économique, le recyclage figure comme un dernier recours.

A l’intérieur de l’usine de traitement des boues de Chaumont

A 5 km du centre de Chaumont, sur la route d’Andelot, se trouve une usine de traitement des boues. Cette unité récupère les boues des stations d’épuration des alentours, qui sont grossièrement des matières organiques se trouvant dans les eaux usées et essorées pour aboutir à une forme de pâte.

Les boues sont mélangées et stockées dans des boxes avec des déchets verts. Ces boxes sont chauffés à 70 °C, ce qui permet une hygiénisation. De l’air y est également propulsé. Grâce à l’humidité, l’oxygène, le carbone et l’azote qui se dégagent du mélange, les conditions sont réunies pour le développement de bactéries. Et ces dernières assurent la décomposition et la transformation du tas en compost.

Après quelques semaines passées dans le box, le compost est stocké à l’extérieur pour une phase de maturation. Le mélange est ensuite criblé, c’est-à-dire passé dans une sorte de « tamiseuse » qui trie les composants en fonction de leur taille. Les éléments n’étant pas assez décomposés, repartent pour un tour. Les autres sont enfin prêt à être vendus comme compost.

Sur le même sujet...

Bourmont
Les écoliers à la découverte de la bioéconomie
Environnement

Les élèves de l’école primaire ont participé à une animation sur le thème de la bioéconomie, vendredi 19 avril, au matin. C’est l’association Terre avenir, agréée Aecep (Association éducative complémentaire(...)

Montier-En-Der
Concours du festival de Montier : derniers jours pour s’inscrire
Environnement

Le concours du Festival international de photo animalière et de nature de Montier est encore ouvert jusqu’au 30 avril. Avis aux passionnés ! Il ne reste plus que six jours,(...)

Langres
Intempéries : le maraîcher Xavier Deleau scrute le ciel
Environnement

Températures négatives, averses de grêle, pluie abondante… Le ciel est capricieux et les producteurs de fruits et légumes ne sont pas sereins. Xavier Deleau, maraîcher installé au pied des remparts(...)