Les Bodin’s, de la Thaïlande à Chaumont
A l’occasion de la sortie du film « Les Bodin’s en Thaïlande », les humoristes Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet se sont rendus ce jeudi 4 novembre au cinéma À L’Affiche pour une avant-première.
Jeudi 4 novembre, le cinéma À L’Affiche a accueilli le duo comique Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet pour l’avant-première de « Les Bodin’s en Thaïlande ». Les Chaumontais ont pu les rencontrer, prendre des photos et faire signer des autographes aux deux acteurs. En à peine dix jours, le cinéma a affiché complet. Les 630 places, réparties sur deux salles, sont parties comme des petits pains. Le matin même, des retardataires tentaient encore leur chance pour avoir un siège… mais ils arrivaient un poil trop tard.
Parodiant le monde paysan, les deux humoristes incarnent Maria et Christian Bodin, un duo mère-fils. Est ainsi représentée une vieille fermière de 87 ans à la fois autoritaire et futée, régissant la vie de son fils de 50 ans, un personnage à la « Tanguy ». « Nous ne sommes pas là pour dégrader la paysannerie, c’est tout le contraire. Le Parisien voit le paysan pécore. Nous apportons, par le bon sens et les sorties très fleuries de Maria, une image inverse », explique Vincent Dubois. Basés en Indre-et-Loire, les deux humoristes viennent de la ruralité. « Nous avons créé ces personnages avec des personnes que nous avons croisées pendant notre enfance », indique Jean-Christian Fraiscinet.
« Des Bodins, il y en a à l’autre bout du monde »
Pour ce troisième film, le duo comique laisse les campagnes françaises pour l’exotisme de la Thaïlande. « Nous sommes toujours restés dans notre milieu rural et nous voulions apporter un peu de dépaysement. Ça apporte du décalage et c’est ce qui amène la comédie », explique Jean-Christian Fraiscinet. Arrivant dans un hôtel club en station balnéaire, Maria et son fils vont découvrir Bangkok, puis les zones reculées de la Thaïlande. « Dans les jungles se trouvent des personnes qui vivent comme Maria quand elle avait 30 ans. Des Bodins, il y en a à l’autre bout du monde », affirme l’humoriste.
Ce dernier volet des Bodin’s est réalisé par Frédéric Forestier. Habitué des scènes d’actions avec beaucoup de figurants, il a notamment signé « Astérix aux Jeux Olympiques ». « Au début, nous n’avions pas conscience que nous allions faire de l’action et de l’aventure. Mais c’est une bonne surprise pour les fans », apprécie Vincent Dubois.
Venant avant tout du monde du spectacle et du théâtre, les deux humoristes ne veulent pas délaisser l’art dramatique. Ils reprennent d’ailleurs leur tournée fin novembre. S’ils n’ont pas de dates en Haute-Marne, ils passeront au Zénith de Dijon en février prochain. « Mis-à-part une date en juillet, cela fait un an et demi que nous n’avons pas tourné. Les gens nous manquent », déclare Jean-Christian Fraiscinet. Cinéma et théâtre se marient bien et « si le film marche, d’autres sont à venir », confie-t-il.
Julia Guinamard – j.guinamard@jhm.fr
Censure en Thaïlande
Aux prémices, le duo comique voulait emmener les Bodin’s en voyage sur le continent africain. Pour des raisons pratiques, ils se sont finalement orientés vers la Thaïlande, un pays accueillant nombre de tournages. Si la création y est facile, il faut toutefois rester dans les clous. En effet, la Thaïlande demeure un pays autoritaire dirigée par une armée aux ordres du roi Rama X.
Ainsi, Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet ont dû changer le prénom de l’un de leur personnage car il reprenait celui du frère du roi. Aussi, ils n’ont pas pu eu le droit d’évoquer explicitement la prostitution. A la place, ils ont utilisé dans leur script le terme de bar à touristes. De la même manière, une scène dans laquelle Maria tue un varan – une espèce de reptile – a dû être coupée car cela est contraire au bouddhisme. Par ailleurs, l’équipe de tournage a continuellement été accompagnée par un membre du gouvernement.
Néanmoins, l’image de la Thaïlande dépeinte dans le film ne se cantonne pas à celle des plages de sable fin. « La Thaïlande a une image de carte postale, mais il y a aussi des endroits glauques. Nous nous serions retrouvés lâches d’aller en Thaïlande sans parler de ça », soutient Jean-Christian Fraiscinet.