Tournoi des six nations : les Bleus de retour au premier plan
Battu en Irlande, il y a quinze jours, le XV de France a su rebondir, dimanche 26 février, en s’imposant (32-21) avec le point de bonus face à l’Ecosse, en clôture de la troisième journée du Tournoi des six nations, au terme d’un match marqué par deux expulsions.
Après la défaite (32-19) en Irlande (premier revers français depuis dix-neuf mois), il y a quinze jours, le XV de France devait raviver la flamme face à l’Ecosse, dimanche 26 février, au stade de France, pour la 3e journée du Tournoi des six nations. La victoire était impérative pour rester en course pour la victoire finale.
Au coup d’envoi, la méfiance était tout de même de mise pour les partenaires d’Antoine Dupont face à des Ecossais décomplexés après leur succès marquant à Twickenham et la leçon de rugby infligée aux Gallois lors de la deuxième journée. Le XV du Chardon jouait son va-tout, ce dimanche, avec l’espoir fou de gagner pour la première fois le Tournoi depuis l’intégration de l’Italie.
Les Bleus entamaient fort la partie puisque, sur leur première incursion dans le camp calédonien, l’ouvreur du Stade toulousain Romain Ntamak allait derrière la ligne d’en but après un bon travail des avants (7-0, 5’). Un premier essai qui réchauffait le public dyonisien. Cueillis à froid, les Ecossais ne pouvaient pas plus mal commencer la partie surtout que dans la foulée de cet essai, les visiteurs étaient réduits à quatorze pour toute la durée de la rencontre après l’expulsion de Grant Gilchrist pour un placage plus que haut sur Anthony Jelonch.
Le XV de France profitait immédiatement de leur supériorité numérique pour aplatir un deuxième essai par Ethan Dumortier (12-0, 9’).
Alors que l’on pouvait s’attendre à un cavalier seul des Bleus, les cartes allaient être vite rebattues avec l’expulsion de Mohamed Haouas (12’).
Pour son grand retour au sein du XV de France, le pilier héraultais n’a guère eu le temps de fouler la pelouse du Stade de France. Un scénario complètement fou en ce début de partie !
Dans ce premier acte, les partenaires d’Antoine Dupont faisaient ce qu’ils savaient faire de mieux à savoir un jeu de dépossession pour mieux contrer les Calédoniens comme sur cette interception gagnante de Thomas Ramos (19-0, 20’). Et après seulement vingt minutes de jeu, l’addition commençait à devenir salée pour les visiteurs qui réduisaient la marque par Huw Jones (19-7, 26’).
Victoire bonifiée sur le fil
Mais c’est la France qui virait confortablement en tête à la pause (22-7). Les Tricolores, qui ont pu compter sur une bonne défense, ont su faire preuve de réalisme durant les quarante premières minutes, exploitant parfaitement leur ballon d’attaque. A l’abri de deux essais transformés, les Bleus pouvaient voir venir. Le XV du chardon avait l’initiative à la reprise du second acte et mettait à la faute les Bleus qui finissaient par céder sur un nouvel essai de Huw Jones (22-14, 48’).
Un essai qui avait le don de réveiller un peu les ardeurs françaises, même si la possession restait en faveur des Ecossais. Sous pression, les hommes de Fabien Galthié jouaient avec le feu et faisaient preuve d’indiscipline. Il n’en fallait pas plus pour que le Racingman Finn Russel ne trouve le chemin de l’en-but et ramène ne son équipe à quatre petites longueurs (25-21, 70’) à seulement dix minutes du coup de sifflet final. Dans un Stade de France transi de froid, les supporters français n’avaient guère l’occasion de s’enthousiasmer au cours de cette seconde période. Mais c’était sans compter sur Gaël Fickou qui, en toute fin de match, scellait la victoire en déchirant la défense calédonienne pour une victoire bonifiée (32-24) du XV de France.
Ce second succès des Bleus dans cette édition 2023 ne fut pas simple à décrocher.
Romain Randoing
QUESTIONS A FABIEN GALTHIE
Si le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié est soulagé de la victoire bonifiée de son équipe face à l’Ecosse, dimanche 26 février. Il reconnaît que la sortie de Grégory Alldritt à la suite de l’expulsion de Mohamed Haouas est frustrante pour le Rochelais qui avait bien débuté la rencontre.
Fabien, comment on se sent après un match comme celui-là ?
Fabien Galthié (sélectionneur de l’équipe de France) : « On est très heureux de l’avoir emporté aujourd’hui (dimanche) quel que soit le scénario, le contenu du match. Les quatre dernières minutes nous ont permis de remporter une victoire bonifiée ».
Comment qualifiez-vous le geste de Mohamed Haouas ?
F. G. : « Son geste est une position défensive qui est très dure à maintenir. Je considère qu’il est tombé sur un joueur plus bas que lui et il a payé cher. Mohamed fait partie de l’équipe de France et nous allons le protéger. On va l’aider ».
Avec l’expulsion de Mohamed Haouas, est-ce que la sortie de Grégory Alldritt était prévue ?
F. G. : « Bien sûr que non. On a sorti Grégory pour faire rentrer un pilier. C’est très dur et frustrant pour lui, car “Greg” était dans son match. Il a fallu prendre une décision. L’équipe était en place. On avait bien contrôlé le début de match. Toute la rencontre a été une affaire d’adaptation. On a eu beaucoup de temps de jeu où les Ecossais étaient dominants. Nous avons affronté la meilleure équipe d’Ecosse de tous les temps. »
Vous avez du mal à “tuer” les matches. Avez-vous une explication à cela ?
F. G. : « Quand on regarde cette édition du Tournoi, on s’aperçoit que tous les matches se jouent à cinq-six minutes de la fin. La tendance montre que chaque match à jouer est une finale. C’est ce que l’on ressent. »
Recueillis par R. R.
Rupture du ligament croisé pour Jelonch
Le troisième ligne international Anthony Jelonch souffre d’une
« rupture du ligament croisé antérieur » d’un genou et devrait être absent «six mois», a indiqué, dimanche, le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié, rendant très incertaine sa participation au Mondial 2023 en France (8 septembre-28 octobre). « Il souffre d’une rupture du ligament croisé antérieur. Vous connaissez le protocole : c’est quasiment six mois d’absence, entre l’opération et la rééducation », a expliqué Galthié après la victoire contre l’Écosse (32-21).