Les animaux « ne sont pas des objets »
À l’approche de Noël, chats et chiens constituent parfois des idées de cadeaux pour les enfants. Au refuge Andrée-Guérin, la réponse est « non » d’office. Explications.
« Nous n’avons pas spécialement plus d’adoptions pendant la période de Noël », concède Sandrine Chauvelot, présidente de l’ancienne Société protectrice des animaux (SPA), devenue refuge Andrée-Guérin en mai. Par contre, la présidente de l’association – tout autant que la secrétaire – remarquent qu’il y a plus d’abandons dans les jours et les mois qui suivent les fêtes : « Des cadeaux mal venus », peste la présidente.
« On le voit bien, quand les gens nous disent qu’il leur faut un animal de manière urgente, juste avant Noël », continue Sandrine Chauvelot. « C’est non d’office, quand il s’agit d’un cadeau. Les animaux ne sont pas des objets qu’on va chercher en magasin. C’est une responsabilité et des contraintes. On part pour quinze ans avec un animal. » La présidente conseille parfois aux intéressés de revenir après Noël. « Mais il faut faire le tri, certains ont vraiment perdu leurs animaux et en ont besoin », relativise la secrétaire.
L’importance d’une adoption
Il est donc possible d’adopter, parmi les 76 chats et 36 chiens qui sont au refuge pour le moment. La structure accueille aussi des hamsters, des cochons d’Inde, et autres rongeurs selon les périodes. La procédure est la suivante : après avoir rencontré l’animal, la personne a un questionnaire à remplir et renseigne notamment les conditions d’accueil. Le tout, pour le refuge, est que les intéressés comprennent l’importance d’une adoption.
Parce que les abandons ont lieu toute l’année. En 2018, l’association a déjà compté 119 abandons de chats et 53 de chiens. Rien qu’en été, 26 chiens et neuf chats ont été abandonnés. Même si les abandons en mains propres restent courants (les propriétaires les déposent directement au refuge), l’association fait aussi des sauvetages : « appartements insalubres, expulsions, décès… », liste la secrétaire.
Depuis octobre, la structure a lancé une campagne pour faire adopter ses vieux chiens. C’est à travers les réseaux sociaux, sur sa page Facebook, que ça se passe. « Il faut les sortir d’ici avant l’hiver, c’était le message. » Avec l’âge, les maladies comme l’arthrose et l’hiver ne font pas bon ménage. Il y a eu 18 adoptions en tout. D’autres, comme le chien Basile de 12 ans, sont toujours là. Sujet notamment aux conjonctivites, il fait partie d’un sauvetage qui a eu lieu en Savoie par une association différente.
Il vit maintenant au refuge situé chemin de l’Argente-Ligne, sous l’œil attentif de Sandrine Chauvelot. Elle est présente tous les après-midi. La présidente peut compter sur Gilles, le soigneur, et sur un noyau dur de bénévoles très actifs. La présidente connaît les noms de tous les animaux, mais aussi leur caractère.
Si la plupart des canins et félins risquent de passer Noël au refuge, ils pourront au moins avoir un toit sûr.
Clotilde Percheminier
Les chiffres
Les adoptions en 2018 : 156 chats et 119 chiens.
Les abandons en 2018 : 119 chats et 53 chiens.
Le nombre d’animaux en ce moment : 76 chats et 36 chiens.