Ambulanciers : des professionnels de santé reconnus
Suite au Ségur de la santé, deux réformes ont été menées concernant la profession d’ambulancier. Le détail avec Philippe Smet, directeur des établissements Smet, à Bourmont, et vice-président de la Fédération nationale des techniciens ambulanciers urgentistes.
Professionnels de santé à part entière, les ambulanciers sont désormais reconnus en tant que tels grâce à la publication de deux arrêtés, fin avril 2022.
« Ambulancier est une profession de santé méconnue », observe Philippe Smet. A 28 ans, il est directeur des établissements Smet, à Bourmont, qui emploient 17 salariés. Pierre Smet, le père et fondateur de l’entreprise, en reste le gérant.
Pas de doute : la pandémie a accéléré la réorganisation en marche dans le secteur de la santé. « Avant, personne ne connaissait vraiment le métier d’ambulancier. Le Covid a permis de montrer qu’il est un maillon essentiel de la chaîne de soin. »
Formation plus complète
Depuis le 11 avril 2022, un décret réforme le diplôme d’Etat d’ambulancier. A partir du mois d’août, il faudra suivre 801 heures de formation pour l’obtenir, contre 640 auparavant. « Ceux déjà en poste bénéficieront de formations », indique Philippe Smet dont l’entreprise fête cette année ses 40 années d’existence.
Le décret du 22 avril dresse la liste des gestes et soins autorisés pour les ambulanciers. Certains l’étaient auparavant par le biais de protocoles strictes. Mais c’est désormais clair et officiel, les ambulanciers sont autorisés à réaliser : la prise de température, la pression artérielle, les pulsations cardiaques, le recueil de la glycémie, l’administration d’aérosols non médicamenteux, l’évaluation de la douleur et l’observation de l’état de conscience, le recueil du taux de saturation en oxygène ou en monoxyde de carbone.
Avec tous les acteurs de la sécurité civile
De même, l’administration de produits médicamenteux par stylo auto-injecteur est possible en cas de choc anaphylactique ou d’hypoglycémie. Comme le recueil d’hémoglobinémie, l’enregistrement et la transmission d’électrocardiogrammes à visée diagnostique fait partie des missions de l’ambulancier. Sur ce dernier point, les ambulances Smet figuraient d’ailleurs parmi les précurseurs dans le cadre d’une expérimentation ouverte depuis 2016.
Cette montée en compétences vise aussi à répondre à la désertification médicale ou comment prendre rapidement en charge les patients en cas d’urgence. « Nous travaillons avec le Samu, les sapeurs-pompiers et les gendarmes », met en avant Philippe Smet. L’entreprise est notamment équipée de matériel bariatrique, c’est-à-dire convenant pour la prise en charge des personnes en grande obésité (jusqu’à 350 kg). Des interventions souvent réalisées avec les sapeurs, pour un partage de moyens.
Des actions vont en outre être prochainement menées avec la Protection civile : « Nous allons sensibiliser la population d’une quinzaine de communes aux gestes qui sauvent et à l’utilisation des défibrillateurs », ajoute le responsable.
Faire connaître le métier d’ambulancier et communiquer sur les (nouvelles) missions qui lui incombe au quotidien, tel est l’objectif de Philippe Smet qui aspire à ce que cette profession soit reconnue à sa juste valeur.
S. C. S.
s.chapron@jhm.fr