Les ambulanciers au front depuis la première vague
Depuis le début de la crise sanitaire, les ambulanciers sont en première ligne et participent activement au transport des malades. Entretien avec Philippe Smet, ambulancier et vice président de la Fédération nationale des techniciens ambulanciers urgentistes (FNTAU).
Au même titre que le SMUR – l’ambulance de l’hôpital -, les ambulanciers sont des soignants qui participent au dispositif de l’aide médicale urgente. Ils répondent aux demandes d’interventions des SAMU après un appel passé au 15. Depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus, les ambulanciers sont en première ligne.
Le JHM : Concernant la Covid, quel est le rôle précis de l’ambulancier dans la chaîne de soins ?
Ph. S. : « Les patients qui nécessitent d’être transportés passent par la régulation médicale du centre 15 par un médecin ambulateur ou par les assistants de régulation. Ces professionnels posent un premier diagnostic et définissent si la personne peut rester à domicile ou non. Si elle doit être transportée aux admissions des urgences, cela peut être parce qu’elle a développé les premiers symptômes, qu’elle éprouve des difficultés respiratoires ou même une détresse vitale nécessitant une médicalisation et une prise en charge à domicile. L’ambulancier est préparé et formé à ce type de mission. »
Le JHM : Au cœur de cette deuxième vague de coronavirus, les ambulanciers sont-ils particulièrement sollicités ?
Philippe Smet : « Les services ambulanciers de la Haute-Marne sont très sollicités. On a tendance à se dire que c’est plus intensif que la première vague. On ressent que la population a aujourd’hui moins peur du virus. Il est important de rappeler qu’il faut porter le masque pour se protéger et protéger les autres. »
Le JHM : Quels enseignements bénéfiques avez-vous tiré de la première vague ?
Ph. S. : « Nous avons été extrêmement sollicités lors de la première vague. Les services ambulanciers ont répondu présents et ont su s’organiser en urgence. La différence par rapport à la première vague, concerne surtout les équipements individuels et équipements de désinfection. Nous sommes équipés, ce qui nous a permis de gagner du temps, d’être efficaces et de garantir la sécurité de nos intervenants comme de nos patients.
En Haute-Marne, nous sommes quatorze sociétés qui travaillent en collaboration active avec le Samu 52. Pour cette deuxième vague, nous avons pu nous organiser et on voit bien que cela a été bénéfique. Nous avons travaillé à la mise en place d’un logiciel d’alerte. J’aime cette phrase qui résume tout : “Seul on va plus vite, ensemble on ira plus loin ”. »
Le JHM : Vos conditions de travail actuelles sont-elles satisfaisantes ?Ph. S. : « Elles sont bonnes. Depuis la première vague, nous avons obtenu une reconnaissance morale, de la part du gouvernement et de la population. Mais notre métier est toujours dans l’ombre et peu connu. Il est donc nécessaire de revaloriser notre profession en la mettant en avant. Cette crise a permis de montrer que le métier d’ambulancier ne consiste pas exclusivement à transporter un patient d’un point A à un point B. Porter secours et participer à la prise en soins d’urgences fait partie du métier d’ambulancier aujourd’hui. »
Propos recueillis
par Sylvie C. Staniszewski