L’équitation fait pétiller les yeux des enfants
Troisième discipline sportive en Haute-Marne en termes de licenciés, l’équitation a tout pour s’épanouir, et épanouir les chevaux et ceux qui les aiment dans notre territoire.
Et si la Haute-Marne était un vrai territoire de cheval ? Un territoire qui ignorerait cette prédisposition pour la chose équestre ? La ruralité tant décriée, et sa dimension spatiale sont sans doute les premiers vecteurs de cette spécificité : en Haute-Marne, où que soit le box, le cheval qui l’occupe est tout près d’une carrière et à proximité d’une forêt ; pour déployer les foulées du grand galop, c’est toujours mieux qu’un manège étriqué. À la belle saison, le cheval ne sera jamais mieux qu’au pré ; des pâtures, il s’en trouve davantage ici qu’à Nancy ou Dijon.
25 disciplines liées à l’équitation
Pas moins de 25 disciplines liées au cheval sont proposées dans notre département : entre la balade à dos de poney et le dressage au très haut niveau on peut pratiquer le saut d’obstacle à l’attelage en passant par la voltige, l’équitation western, les pony games, le théâtre équestre etc.
Il se trouve des centres équestres à peu près partout en Haute-Marne ou à la lisière de celle-ci. Ces centres équestres ont la vocation d’offrir le premier contact à toute personne, à tout parent de futur cavalier qui n’y connaît rien mais qui aimerait bien savoir… On peut à moindres frais découvrir le monde du cheval, ou du poney, durant une séance découverte.
Des centres associatifs ou privés
Le centre équestre, qui appartient à un privé ou qui est géré par une association, doit être affilié à la Fédération française d’équitation. C’est important pour des questions liées à la compétence de l’encadrement, à la formation des éducateurs, à l’assurance souscrite avec la prise d’une licence.
Mais il existe aussi en Haute-Marne beaucoup d’écuries de propriétaires. Ce n’est pas le même monde. Ces entités sont fréquentées par des cavaliers souvent aguerris, qui possèdent un ou des chevaux mis en pension dans l’écurie. Il existe aussi des associations plus ou moins spécialisées, elles aussi plutôt destinées aux cavaliers expérimentés, passionnés par une discipline, et propriétaires de leur monture.
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Le grand public commencera donc souvent son initiation dans un centre équestre et il aura raison. Ces établissements sont contrôlés par Jeunesse et Sports et la Direction des services vétérinaires. La majorité de ces centres équestres sont présents dans le paysage équestre haut-marnais depuis des décennies. Leur longévité atteste à elle seule de leur bonne conduite. Ce sont d’abord des écoles d’équitation, ouvertes aux enfants, voire aux très jeunes enfants, dès 3 ans.
Bienveillance, attention et amour
Qui dit école dit éducation. Avec une nuance de taille : le poney n’est pas un ballon ou un vélo. Son classement parmi le règne du vivant en fait pour l’enfant un partenaire d’une richesse insoupçonnée pour son développement. Tous les humains, ou peu s’en faut, gagnent à s’occuper d’un cheval ou d’un poney. Avant de monter en selle, l’enfant va brosser son cheval, le préparer, en prendre soin.
Tout simplement parce qu’un cheval, ou un poney, génère toujours de la bienveillance, de l’attention, voire de l’amour de la part de l’humain qui le fréquente. Et quand l’âge de la retraite sonne, le poney ou le cheval de club trouve toujours un cavalier du club en question pour le choyer le plus longtemps possible ; n’en déplaise aux esprits chagrins, il y a sans doute des raisons à cela…
Le monde du cheval haut-marnais est déjà et avant tout une source d’épanouissement pour les cavaliers de tout âge. Une source d’apaisement aussi quand les circonstances de la vie se font contrariantes. Mais c’est aussi un acteur économique. Un Centre équestre, c’est au minimum un ou souvent plusieurs emplois. C’est de l’activité garantie pour le maréchal-ferrant, pour le vétérinaire, pour le vendeur de nourriture, etc.
Se rapprocher du vivant
L’équitation a une part à prendre dans le projet de Parc national. Plus globalement, sa pratique et tout ce qui l’entoure s’inscrivent pleinement dans les desseins de la société d’aujourd’hui, une société qui voit l’humain se rapprocher de l’environnement, se préoccuper du vivant, apprendre de ce dernier. Et la Haute-Marne est l’écrin vert qui peut, qui doit accueillir un tel projet, une telle posture. Une monitrice emblématique de notre département a récemment ainsi défini son sacerdoce : « L’équitation, elle remplit son rôle quand elle fait pétiller les yeux des enfants. » Elle, y parvient souvent quitte parfois à humidifier les siens…
Dominique Piot