L’épreuve des faits – L’édito de Patrice Chabanet
La sortie du confinement – qu’on ne doit pas confondre avec le déconfinement – impose un certain nombre de procédures. Elles continuent à susciter discussions et polémiques. Mais l’essentiel n’est plus là. Il est dans la mise en œuvre, lundi prochain – de ces dispositions. Des mesures drastiques ont été prises dans les transports publics urbains, singulièrement à Paris. Comment seront-elles acceptées et observées par les usagers ? Par rapport aux flux normaux d’avant la crise, comment imaginer une faible fréquentation et le parfait respect de la distanciation ? Comment envisager une montée en régime dans les semaines qui viennent ? On le voit, chaque solution proposée suscite tout de suite d’autres questions.
Autre exemple : l’accès aux plages pour les riverains. Dans un premier temps, jusqu’avant-hier, la règle était l’interdiction totale. Aujourd’hui, la mesure est assouplie. Après discussion avec le préfet, les maires pourront permettre l’accès sous certaines conditions. La balle est désormais dans le camp des élus locaux, ce qui est habile en termes politiques, et cela d’autant plus que dans certaines régions les maires ne sont pas d’accord entre eux quant aux modalités d’application. Pourra-t-on seulement courir sur la plage, ou se reposer sur sa serviette de bain, ou encore se baigner ? Des questions apparemment futiles mais que se posent les riverains.
L’épreuve des faits conditionnera la suite des opérations. Si tout se passe bien, en clair si les chiffres de la pandémie continuent à baisser, le gouvernement pourra envisager de passer à l’étape suivante. On pense bien sûr à la réouverture des cafés et des restaurants qui jouent un rôle essentiel dans l’art de vivre à la française. D’où l’intérêt, pour chacun d’entre nous, de respecter les gestes barrières. Les Français sont réputés pour ne pas respecter les interdits. Une réputation sans doute un peu surfaite : le confinement a donné de bons résultats. Pourvu que ça dure et qu’une forme de relâchement ne vienne pas annuler tous les efforts produits pendant deux mois.