Saint-Dizier : l’épée de Damoclès au-dessus d’Héraclès
ASSOCIATION. L’épilogue n’a jamais été aussi proche pour Héraclès. L’association installée rue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny a reçu un ultimatum de la Ville, propriétaire du bâtiment où elle se trouve, pour quitter les lieux d’ici samedi.
C’est une histoire vieille de presque cinq ans. Tout commence lorsque la municipalité achète en octobre 2017, le bâtiment dans lequel se trouve Héraclès. A l’époque, la Ville poursuit ses investissements sur l’emprise de son projet Saint-Dizier 2020. Elle a l’intention de s’attaquer aux murs qui abritent la salle de sport associative, rue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, pour les raser. La vente est actée contre 240 000 €. En conseil municipal, l’adjointe au maire Virginia Clausse précise que « l’association maintient son activité actuelle (…) dans l’attente d’une relocalisation future ».
Héraclès a bien continué d’occuper les lieux à travers un bail d’occupation précaire aujourd’hui menacé. Car dans un courrier en date du 17 août dernier, la Ville notifie la décision de résiliation de cette convention, et accorde un délai de quinze jours afin de quitter les lieux. Avec pour l’association l’échéance du samedi 3 septembre. Sauf que la « relocalisation future » évoquée par l’élue n’existe pas et que l’association n’a nulle part où aller.
Entre le rachat en 2017 et aujourd’hui, la Ville a fait plusieurs propositions (lire ci-contre) dont l’ex-centre social et l’UJB comme hôtes possibles (lire en encadré), ce qu’Héraclès n’a pas voulu. « A l’UJB, on nous proposait trois salles différentes, avec les vestiaires à un autre endroit, les douches encore un autre », se souvient le président d’Héraclès, Fabrice Douheret. « Et cela nous faisait 240 m2 (400 selon la Ville, NDLR) en tout alors qu’on en a 850 aujourd’hui. On veut bien descendre à 500 mais en-dessous, c’est compliqué. »
« Nous n’acceptons pas la fermeture sans relogement »
Héraclès, de son côté, a proposé successivement l’ancien Décathlon (une partie du site), le Deauville, la salle Aragon (aujourd’hui occupée par l’exposition Muse), l’ancien supermarché sous la médiathèque (qui servira pour l’extension des lieux dans plusieurs années) ou encore le bâtiment France Télécom, lui aussi vide. « Et juste derrière nous ! » En vain.
Le président implore ses adhérents – entre 100 et 150 selon ses dires contre 700 au plus fort de l’activité, une cinquantaine selon nos informations – de continuer à « faire vivre le club, de régler sa cotisation », comme il l’a affiché lundi en vitrine de la salle de sport. « Nous n’acceptons pas la décision du maire de Saint-Dizier, nous n’acceptons pas la fermeture sans relogement », peut-on encore lire. « Nous souhaitons juste un local, pour continuer d’exister. Dans un local correct, on pourra remonter à 250 ou 300 adhérents », poursuit Fabrice Douheret.
L’association a fait appel à un avocat, Me Frédéric Melison, car « on ne peut pas faire autrement pour trouver une solution à l’amiable ». Lequel s’étonne justement qu’une solution n’ait pas été trouvée dans ce grand laps de temps. « Mes clients ne veulent pas être fichus dehors sans solution. La Ville aide beaucoup d’associations, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas d’Héraclès, qui brasse du monde et dont l’activité a le vent en poupe. » Me Melison a bon espoir d’entrer en communication avec un représentant de la Ville.
N. F.