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L’éolien n’a pas sa place dans le Parc national

En fin d’année, le conseil d’administration du Parc national a pris une position sur le développement industriel de l’éolien et du photovoltaïque au sol sur son territoire. Le Parc les déclare non compatible avec sa mission de préservation de la biodiversité.

La délibération du conseil d’administration est en date du 20 décembre. Mais elle n’a pas été prise sur un coup de tête. Voilà plusieurs mois que le Parc et ses différentes instances consultent et travaillent sur le sujet. D’ailleurs, c’est la charte du Parc qui stipule que l’établissement public doit se positionner sur cette question. « Un positionnement à long terme », précise la charte.

La question n’est pas pour ou contre les énergies renouvelables

Alors, une position sur quoi ? Sur la place de l’éolien et du photovoltaïque au sol à des fins industrielles sur son territoire. « Il ne nous appartient pas de dire si nous sommes pour ou contre l’éolien et le photovoltaïque. Le Parc n’est pas contre les énergies renouvelables. Ce n’est pas le sujet », explique Philippe Puydarrieux, le directeur du Parc national. La question n’est pas non plus de savoir si le territoire vise ou est déjà neutre du point de vue énergétique.

Le parc ne se positionne pas pour ou contre les éoliennes.

Le Parc se pose une seule question : celle de la compatibilité entre des projets industriels éoliens ou photovoltaïques au sol et ses missions de protection de la nature en général et de la biodiversité en particulier.

Cigogne noire, milan royal, noctule : trop d’impacts

Pour faire simple, la réponse est non, même si le texte de la délibération est bien sûr très étayé et plus nuancé. Le conseil scientifique du Parc national mais aussi le conseil économique, social et culturel de l’établissement ont planché sur le sujet et rendu des avis qui s’avèrent globalement similaires. Le débat a aussi eu lieu lors de différentes réunions du conseil d’administration.

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Pour mieux faire toucher du doigt les enjeux, Philippe Puydarrieux prend quelques exemples. A commencer par celui de la cigogne noire, l’emblème du parc national, une espèce protégée à l’échelle nationale et internationale. « Elle vient sur notre territoire pour la reproduction. Elle vient donc dans nos forêts pour assurer sa survie. Une cigogne, quand elle est présente, a besoin d’un rayon de 10 km. La cigogne peut-elle être impactée par les éoliennes ? La réponse est oui » , expliquent le directeur et son adjointe, Véronique Genevey.

Philippe Puydarrieux, directeur du Parc national, explique la position de l’établissement public sur l’éolien.

Des études confirment des cas de mortalité dus aux éoliennes. L’exemple de la cigogne noire n’est pas le seul. On peut citer le Milan Royal mais aussi les chauves-souris avec « une trentaine d’espèces présentes sur le territoire du parc. » La noctule se déplace sur de longues distances et sa particularité est de voler à la hauteur des pales des éoliennes. Sa population diminue là où des champs d’éoliennes existent.

Contre l’artificialisation des sols

L’enjeu sur la protection des paysages fait aussi partie des arguments du Parc national et de ses différentes instances avec aussi un volet sur la pollution lumineuse. L’incompatibilité entre Parc national et développement de l’éolien est étayée. Pour le photovoltaïque au sol, l’avis est aussi défavorable bien que plus nuancé. Mais il est vrai que l’artificialisation des sols n’est pas du tout dans l’ADN d’une zone de protection tel que le parc national.

Céline Clément

Pas loins de l’unanimité

Le vote en conseil d’administration a donné le résultat suivant :

36 votants, 33 pour la délibération, 1 contre et 2 abstentions.

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