L’entreprenariat féminin en Haute-Marne, état des lieux
Au niveau national, les chiffres (source Urssaf mars 2023) sont les suivants. Début 2022, 37,5 % des femmes exercent un métier au statut indépendant, ont 46 ans en moyenne, seules 6,4 % d’entre elles doivent exercer une fonction dans le secteur privé en parallèle. Concernant les autoentrepreneuses, elles sont 42,7 % actives (entendons par là qu’elles déclarent un chiffre d’affaires), ont en moyenne 42 ans et une activité rémunérée est nécessaire (en temps partiel le plus souvent) pour 22,9 % d’entre elles.
Le secteur où les indépendantes sont les plus nombreuses concerne ce que l’on nomme des commerces de détail non alimentaires (47,4 %): antiquités, brocante, galeries d’art (œuvres d’art), arts de la table, coutellerie, droguerie, équipement du foyer, bazars, commerces ménagers, modélisme, jeux, jouets, puérinatalité, maroquinerie, presse et jeux de hasard ou pronostics, produits de la vape.
Les autoentrepreneuses se distinguent quant à elles dans deux catégories presque paritaires : les activités immobilières (51,9 %) et, à nouveau, le commerce de détail non alimentaire (48,9 %). Les activités liées à la coiffure, soins du corps, santé et autres services personnels sont aussi bien représentées, bien que moins rémunératrices.
La Chambre de Commerce et d’Industrie Meuse Haute-Marne annonce que 41 % des créations d’entreprises en 2022 ont été réalisées par des femmes. Les types d’activités exercées restent très sexués : soins de la personne (infirmier, soin et beauté) et commerce de détail.
Céline Pigeot, du Réseau Initiative Haute-Marne, dévoile ses chiffres « tous chauds » : en octobre 2023, 52 % des entrepreneurs ayant obtenu un accord de prêt d’Initiative Haute-Marne sont des femmes. « Les chiffres fluctuent d’une année à l’autre sans qu’on puisse vraiment l’expliquer, mais on est entre 29 et 50 % de créations féminines par an », détaille Céline Pigeot. Les entreprises dirigées par des femmes sont aussi, voire plus pérennes que des entreprises dirigées par des hommes.
Les femmes qui passent le cap de l’entreprenariat ont en commun une volonté d’évoluer professionnellement, ou se reconvertir. Si le marché du travail ne répond plus aux désirs d’évolution, la création d’entreprise est la clé. Les femmes ont besoin d’un emploi qui renoue avec leurs valeurs, et diminuer la pression. Visiblement, les femmes recherchent davantage de liens et de réseau que les hommes, et ne veulent plus brader leur autonomie. Globalement, les porteuses de projets sont rigoureuses, attentives aux conseils, et préparent plus en amont leur projet avant de se lancer. Bonnes élèves en somme.
Le département peut être satisfait. D’après les chiffres du Lab BPI France, au niveau national, encore 26 % des femmes ont peur de l’échec, quand 29 % ont peur de ne pas avoir les compétences suffisantes bien que passées par le monde de l’entreprise.
Élise Sylvestre
Vis ma vie d’entrepreneuse
Le Réseau Initiative Haute-Marne développe actuellement un programme dédié aux porteuses de projets. Le principe, passer une journée avec une cheffe d’entreprise confirmée et solidifier son projet ou échanger sur l’articulation vie professionnelle / vie personnelle. Les intérêts sont multiples : confirmer sa volonté de se lancer dans l’entreprenariat, être rassurée et découvrir concrètement la vie de cheffe d’entreprise. Mais aussi recueillir conseils, avis et réseau. Pour l’entrepreneuse, il sera possible de poursuivre en parrainant la porteuse de projet au cours de son début d’activité.
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