L’enfant du pays Denis Diderot, l’atout langrois indépassable
Denis Diderot est né à Langres et la cité en reste toute tourneboulée de fierté.
« Les choses dont on parle le plus parmi les hommes sont assez ordinairement celles qu’on connaît le moins ». À savoir s’il en est de même pour les gens. C’est qu’à Langres, on prononce tous le nom de Diderot au quotidien. Pour désigner la place centrale de la cité des remparts, en premier lieu, à moins qu’on parle davantage encore de la rue qui porte également son nom, à laquelle elle aboutit si l’on vient du sud, ou d’où l’on part, si l’on se dirige vers le nord. Pour nommer les points de repère qui se trouvent dans cette voie capitale de la cité perchée, aussi : la boulangerie, le collège… tout, ici, est associé au nom du philosophe des Lumières du XVIIIe siècle, c’est un festival. Denis Diderot est né à Langres… au demeurant on s’est fourvoyé en situant la maison où ce miracle s’est produit, et, si l’on a promis de réparer l’erreur -c’est qu’on a fixé une plaque sur une bâtisse, et qu’on tarde à passer à l’action : la désceller pour l’apposer de l’autre côté de sa statue, qui règne en majesté sur la ville, à son épicentre. L’enfant du pays jouit d’une pure vénération, provoque une ferveur permanente, bénéficie au total d’un attachement indéfectible des Langrois, dont on ignore comment ils le connaissent, c’est-à-dire à quel point. Ils lui sont en tout cas gré de constituer un aimant pour le tourisme : on vient visiter la cité perchée pour son histoire millénaire, pour ses remparts… et parce que l’illustre coordinateur de l’Encyclopédie y a vu le jour. Les plus documentés d’entre les habitants, dont des érudits pur jus, lui ont bâti un musée -la Maison des Lumières Denis Diderot- et ils ont initié un rendez-vous annuel autour de la philosophie, très couru. Denis Diderot s’avère en tout cas le premier des trésors de Langres, une fortune qu’on ne s’aventurerait pas à évaluer de peur d’être pris de vertige, et d’autant qu’il y a fort à parier qu’on n’arriverait en effet jamais au bout de son calcul.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr