L’émotion du fils d’un soldat mort pour la France
Vendredi 11 novembre, se tenait la cérémonie de commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale mais c’était l’occasion également d’honorer la mémoire de tous les soldats morts pour la France. Philippe Lazar, fils de Maximilien Lazar, mort pour la France le 18 juin 1940, place des Combats à Treix, était là. Celui-ci avoue avoir un lien très particulier avec le village et ses habitants.
Philippe Lazar a écrit ces quelques lignes pour livrer son témoignage : « Mon père, Maximilien Lazar, est né en 1909 en Transylvanie, alors hongroise, dans une famille juive très “observante”. Athée, il a décidé à l’âge de 19 ans de quitter cette famille aimée et aimante pour venir en France, pays des droits de l’Homme et de la liberté. Jeune joaillier de grand talent, il y a trouvé du travail, y a rencontré ma future mère (elle-même fille d’un Hongrois et d’une Alsacienne), l’a épousée, a été naturalisé. Il a alors fait son service militaire, a été mobilisé à deux reprises : en 1938 puis en 1939. Il est Mort pour la France ce 18 juin 1940, pendant les durs combats qui se sont poursuivis après la demande, la veille, de l’Armistice. Plusieurs de ses camarades ont été tués ce même jour ».
« Fidélité bouleversante de ce souvenir »
Philippe Lazar a salué les habitants de Treix qui « se sont chargés de leur donner une sépulture, d’abord commune puis individuelle, puis d’entretenir leurs tombes jusqu’à ce que leurs proches se chargent de transférer leurs restes dans les tombes familiales. Des noms sont, en ce qui me concerne, particulièrement associés à ce qui s’est alors passé : celui de Mme Flageollet et ceux de la famille Ragot ».
Philippe Lazar est toujours ému de la présence des habitants de Treix aux cérémonies commémoratives.
« Hommage soit rendu à la fidélité bouleversante de ce souvenir», a conclu celui qui aimerait pouvoir retrouver les familles des camarades de son père morts à Treix.
Philippe Lazar : un parcours au service de la recherche
Philippe avait 4 ans quand son papa est décédé. Ancien élève de l’Ecole Polytechnique, il a fait l’essentiel de sa carrière dans la recherche publique, 20 en tant que chercheur en épidémiologie, 20 autres en tant que responsable d’organismes publics de recherche (il a dirigé l’Inserm et présidé l’Institut de recherche pour le développement). Cofondateur en 1968 d’un cercle de réflexion sur le fait juif en tant que fait historique et culturel, il s’est rapproché en 2008 de la Ligue de l’enseignement pour transformer la revue de ce cercle en la revue interculturelle Diasporiques/Cultures en mouvement à laquelle il contribue encore à ce jour. Son dernier ouvrage paru : “Court traité de l’âme”, Fayard, 2008.