L’Ehpad de Maranville fermera d’ici l’automne
SENIORS. La décision de fermer l’Ehpad Marie Pocard de Maranville a été entérinée lors de l’assemblée générale du 28 juillet suite à un audit d’organisation et de fonctionnement.
C’est une charmante bâtisse pleine de cachet. La cour est ombragée, avec sa table de pique-nique, son parasol, ses arbustes et ses fleurs. Derrière, un vaste parc pour les balades. On se croirait dans une maison de famille. Il s’agit pourtant bien d’un Ehpad (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).
Celui-ci présente la particularité d’être installé dans un ancien hôtel particulier. Une élégante demeure qui était celle de Marie Pocard, dont la famille était propriétaire du moulin situé juste en face et qui produisait de la farine. Cette dernière a fait don de cette maison en 1994. L’association constituée pour gérer le projet porte ce nom. Le foyer logement qui y a vu le jour a été transformé en Ehpad en 2009. Aujourd’hui, 20 résidents y sont hébergés (sur 24 places) et l’équilibre peine a être trouvé malgré les efforts des bénévoles de l’association et les quatorze personnels en charge de la gestion de l’établissement.
Difficultés de recrutement
C’est la mort dans l’âme que la fermeture a été décidée, comme l’expliquent Danielle Bertrand, présidente de l’association Marie Pocard et Florent Etienne, directeur par intérim. « Au regard des responsabilités qui pèsent sur les établissements de ce type, les scandales de l’actualité, il n’est plus possible de maintenir cette activité dans le respect des normes de sécurité en vigueur », détaille la présidente.
Cette décision difficile a été prise le 29 juin 2022 par le conseil d’administration de l’association à la lumière d’un audit d’organisation et de fonctionnement réalisé en mai. L’assemblée générale de l’association a définitivement officialisé la nouvelle fin juillet.
« L’audit confirme que les conditions de fonctionnement de l’établissement ne permettent pas de garantir, à moyen terme, une qualité d’accompagnement des personnes accueillies conforme aux valeurs de l’association Marie Pocard », étaie Danielle Bertrand.
Pour assurer une prise en charge correcte, il faudrait recruter « deux aides-soignantes, un infirmier et un agent de nuit. Soit quatre postes par jour », regrette Florent Etienne.
L’Ehpad n’est plus aux normes
Et cette dernière d’ajouter : « Les difficultés en matière de ressources humaines, rencontrées aujourd’hui ponctuellement, sont majorées par la très petite taille de l’établissement et rendent peu attractif le recrutement. » La prise en charge des résidents pourrait même, selon elle, de ce fait se révéler risquée.
Cerise sur le gâteau, la bâtisse est certes « aux normes pour l’électricité » mais pas pour l’accessibilité, déplore le directeur par intérim. L’unique ascenseur est trop exigu pour accueillir un lit médicalisé ce qui implique de fastidieux transports dans les escaliers en cas de nécessité. De plus, les quelques marches séparant les niveaux, accroissent les dangers de chutes.
Trouver des solutions pour tout le monde
Entre les travaux et le recrutement de personnels supplémentaires, le coût à la journée grimperait en flèche et serait difficilement supportable. A ce jour, il est de 54,50 €.
La décision est prise. « Maintenant, il ne faut pas trop tarder. Mais nous allons prendre le temps d’orienter les résidents vers d’autres établissements. Il y a de la place à Châteauvillain, Arc-en-Barrois, Riaucourt et Langres », précise le directeur par intérim. Toutes les familles seront rencontrées afin de définir les meilleures solutions. Idem pour les personnels qui doivent trouver un nouvel emploi. La fermeture interviendra cet automne et d’ici là, les admissions sont bloquées. Le devenir du bâtiment n’est pas encore déterminé mais ce sera vraisemblablement dans le social.
S. C. S.
s.chapron@jhm-fr
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