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L’église Saint-Germain se dévoile

La pietà.

Zoom sur l’église Saint-Germain, bientôt prête à ouvrir ses portes après plusieurs grandes étapes de rénovation.

L’église Saint-Germain (évêque d’Auxerre 378-448) de Nogent ville basse remonte au XIIe siècle. Elle faisait partie du prieuré qui appartenait à l’abbaye Saint-Bénigne de Dijon. Ses caractéristiques lui confèrent un style roman. Le prieuré attenant à l’église abritait une entreprise de coutellerie dont la création remonte en 1854. La nef date de la première moitié du XIIe siècle comme l’indique la charpente en bois de châtaigner. Un plafond a été installé pour lutter contre le froid. Dans la travée principale : au centre du voûtement des quatre arcs, un anneau circulaire permettait de monter et de descendre les cloches. Au fond du chœur à gauche, l’armoire eucharistique. Aménagée dans l’épaisseur du mur du chevet, elle permettait le dépôt du Saint Sacrement. Matérialisée par une lumière (bougie à l’époque), elle était visible de l’extérieur par le petit oculus en forme de rosace quadrilobée, ce qui permettait aux personnes du quartier de voir la lumière et donc de se recueillir. Les chapiteaux représentent souvent des feuilles stylisées. Ils sont typiques de l’architecture cistercienne de saint Bernard dont la philosophie était un cadre épuré et la simplicité. Dans la travée du concept nord, un chapiteau ancien semblable à ceux de la crypte de Saint-Bénigne représente deux personnages à grosses têtes et petits corps. On peut dire que cette partie est sans doute la plus ancienne mais également la plus remaniée à l’époque gothique. Dans l’autel du transept bas-côté sud se tient une magnifique Pietà en pierre polychrome du XIIIe siècle. Elle porte des couleurs traditionnelles : manteau bleu, robe rouge qui deviendront plus tard des canons de représentation. La Pietà est entourée de sainte Anne à gauche et de sainte Catherine d’Alexandrie à droite.

Des bancs nominatifs

Sur les bancs en chêne, on remarque les noms de famille gravés sur des plaques. D’après le père Bredelet, il s’agit d’un reliquat de pratiques anciennes qui n’ont plus cours aujourd’hui… même pour la seule plaque qui reste encore à Saint-Jean, au premier rang à droite pour désigner la place attitrée de monsieur le maire. En fait cela permettait au curé de se faire un petit revenu (annuel en général) en dehors des finances officielles : chaque famille payait la location de son banc et la réparation se faisant plus ou moins au plus offrant… Une pratique commerciale qui n’est plus d’actualité !

De somptueux vitraux

Les vitraux ont été réalisés par Catherine Bicquet maître verrier haut-marnais. Les vitraux nord ont été posés en 1999 et les vitraux sud en 2002. Il existait déjà les trois verrières du chœur créées par un atelier dijonnais et l’oculus au-dessus du narthex crée par un atelier marnais. Cette église inscrite à l’inventaire des monuments historiques vient de subir une cure de jouvence qui sera évoquée ultérieurement mettant en lumière tous ses atouts.

A vos sabres

La renommée de la fabrication coutelière nogentaise est si bien établie vers la fin du XVIIIe siècle et le patriotisme de ses habitants, si bien connu, que le 10 septembre 1793, le Comité de salut public ordonne au citoyen Pradier, inspecteur et contrôleur général des armes blanches à l’Assemblée nationale, de se transporter à Nogent pour y monter des fabriques de sabres à l’usage de la cavalerie. Le 25 septembre, l’assemblée de la ville de Nogent rédige une proclamation qui ordonne que les ouvriers cessent leur travail ordinaire pour ne s’occuper que de celui propre à l’utilité de la chose publique. Les maîtres couteliers soumissionnent en commun une fourniture de 15 000 lames de sabres. Si les sabres arment la cavalerie, les baïonnettes manquent à l’infanterie. Dans le mois de floréal an III (avril 1795), la Convention ayant demandé d’ajouter la fourniture de baïonnettes, la Société populaire de Nogent réunit tous les ciseliers et livre les baïonnettes demandées. Ces armes ont été fabriquées pour la plus grande partie à l’usine des étangs et dans l’église Saint-Germain transformée en manufacture de sabres pour les besoins de la cause.

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