L’Eden de Jo Léo, investissement avec Perthes et tracas
La famille Pereira a acheté en 2018 un terrain à Perthes, baptisé l’Eden de Jo Léo, afin d’y créer un site propice aux événements tels que les mariages. Problème, la mairie de Perthes refuse de lui accorder son permis de construire un chapiteau démontable. Explications.
En achetant à la fin de l’année 2018 le domaine du Percueil – avec la SCI éponyme – à Perthes, Raoul Pereira et sa famille n’auraient pas imaginé, presque quatre ans plus tard, se retrouver aussi ennuyés. A l’origine, la famille bien connue à Saint-Dizier avec son restaurant le Porto Grill, cherche un endroit pour développer une activité événementielle, sur l’axe Saint-Dizier – Vitry-le-François. Objectif : trouver un lieu calme et isolé pour permettre aux particuliers d’y organiser leur réception de mariage ou fête de famille.
Permis précaire
Le domaine du Percueil, à l’est de la commune, répond aux critères. Une petite maison, une gravière, un parc, tout y est. Seule contrainte : le site est classé zone naturelle, donc inconstructible. Les discussions sont entamées entre le maire de l’époque Alain Noisette et la solution d’un chapiteau démontable est évoquée.
Raoul Pereira se renseigne sur les modalités du projet. Un rendez-vous est pris avec les services de l’Urbanisme de l’agglomération Saint-Dizier, Der et Blaise, qui trouvent la solution : établir un permis de construire précaire de cinq ans en attendant la révision du PLUI (Plan local d’urbanisme intercommunal, en cours) qui classera la parcelle en zone constructible de loisirs. Sauf qu’Alain Noisette refuse le permis de construire précaire en février 2020. De nouvelles élections arrivent. Raoul Pereira rencontre la maire Marie-Claude Saget-Thies et une équipe qui, selon nos informations, semble encline à statuer favorablement, à condition que les autres parties soient d’accord. Ce qui sera le cas de l’Urbanisme et de l’Etat via la DDT (Direction départementale du territoire), tandis que le sous-préfet Hervé Gerin (parti depuis) soutient le projet et que les aspects liés à la sécurité et à l’accessibilité sont validés. « Après un an de travail, tout le monde est OK, sauf la mairie. »
« L’Etat trouve la solution et la commune bloque »
Contactée, la maire de Perthes indique que l’affaire a été traitée en octobre 2021 et que les propriétaires savaient lors de l’achat que le site était classé zone naturelle. « Je ne vois pas pourquoi on donnerait le permis de construire ou on ferait un passe-droit. Non c’est non, on ne peut rien faire sur ce terrain. » Pour la première magistrate, l’argument du chapiteau démontable n’en est pas un.
« C’est l’Etat qui trouve la solution à notre projet et la commune qui bloque », peste Raoul Pereira, qui ne compte pas s’arrêter là.
N. F.
« On ne demande rien, on recrute ! »
Raoul Pereira n’en est pas à sa première affaire. Ce dossier, il pense (pensait) l’avoir verrouillé. Aujourd’hui, « on a investi dans un endroit où il n’y a personne et on nous met des bâtons dans les roues, c’est anormal ! » s’offusque celui a qui mis 400 000 € dans l’affaire et se trouve dans une situation compliquée. « Tout est prêt pour qu’on attaque sérieusement. On pensait pouvoir accueillir des mariages cette année après deux années compliquées. On est sérieux, on a un projet on ne demande rien du tout », s’agace celui qui, au contraire, entend faire vivre l’économie locale. « On a besoin de jardiniers, de serveurs, de personnes pour faire du gardiennage. On amène de la sécurité à un endroit où il y a des voitures brûlées (nous l’avons constaté, ndlr), du trafic. » Incompréhension partagée par Nicole Soucaze, originaire du village et qui a vendu à Raoul Pereira un petit bout de terrain destiné au parking, empêchant ainsi toute circulation sur le site. « C’est invraisemblable de ne pas faire entendre raison à la mairie. Le village a eu un restaurant étoilé, La cigogne gourmande, et le relais Paris-Strasbourg très réputé, on se souvient de la venue de Pisani », se rappelle l’ancienne habitante de Perthes. Et de reprendre : « A part le relais routier, tout a disparu. Là, il y a un projet qui peut redonner de la vie. L’argument de protéger la faune et la flore n’est pas recevable alors que les engins de chantier des entreprises circulent tous les jours (nous l’avons constaté, ndlr). »