L’école de cabaret de Chloé

La danse est thérapeutique, assure Chloé Blies, et plus particulièrement la danse en talons. La chorégraphe a suivi l’enseignement de l’école nationale de cabaret et dispense dès le 9 janvier des cours à Chaumont. Une grande première en Haute-Marne. 

Chloé Blies a toujours dansé. Après un master en évenementiel obtenu à Montpellier, elle travaille cinq ans dans la communication. Le Covid vient, comme il en a coutume, tout remettre en perspective. Chloé Blies veut vivre de la passion qui ne l’a jamais quittée : la danse. Elle suit alors une formation de chorégraphe et se donne une chance de réussir le pari de changer de vie. Et ça marche : elle est embauchée au sein d’une célèbre chaîne d’hotels clubs où elle exerce comme chorégraphe et directrice artistique pendant trois ans. En 2023, Chloé Blies intègre à Brives-la-Gaillarde la seule école nationale professionnelle de cabaret en France. La voilà prête à enseigner et partager sa passion. «En France, pas besoin de diplôme pour enseigner la danse, hors classique et modern jazz. Mais il était important pour moi d’être formée avant d’envisager de former les autres», confie la jeune professeure. C’est à Chaumont, d’où elle est originaire, que Chloé Blies choisit de s’installer, là où il faut loucher vers Dijon, Nancy ou Reims pour approcher l’esprit cabaret. 

Se reconnecter à son corps, à sa féminité, à sa sensualité

Chloé Blies l’affirme : rien de mieux que la danse en talons pour se redonner confiance et assurance. «La spécialité du cabaret, c’est d’apprendre une nouvelle façon de bouger son corps, et de le montrer. La danse en talons pousse aussi à tenir la posture, droite, et ce n’est pas que symbolique. Je veux qu’à mes cours, les élèves viennent comme ils veulent, très apprêtés ou au naturel. C’est leur moment. L’important, c’est d’être soi», affirme la danseuse. La discipline de la danse de cabaret s’inspire de différentes danses, mais a ses propres codes : talons, sensualité et élégance, ce qui accentue la posture, et la sensation de maîtrise de soi. Chloé Blies espère vraiment aider ses élèves a se réapproprier leur image, apprendre à être un tout, fait d’imperfections peut-être, mais faire avec et l’accepter, se détacher des dictacts que la société a fini par imposer. «La danse de cabaret permet de réapprendre à s’exposer, se montrer, sans se juger ni juger les autres. Une fois passé ce cap, on peut se redécouvrir soi, à tout moment, hors des cours», assure Chloé Blies. Elle songe notamment au post partum, ou encore aux personnes victimes de dépression ou de complexes. Grosso modo, la professeure espère délier tous les nœuds ou freins qui empêchent d’être pleinement soi. A noter : les cours sont bien entendu accessibles aux hommes.

Plusieurs disciplines accessibles à tous les niveaux

Chloé Blies l’assure, aucun niveau n’est requis pour débuter. Son expérience en hôtels clubs a été des plus formatrices, elle devait s’adapter à tous les niveaux, âges, morphologies. La professeure souhaite véritablement ouvrir le champ des possibles, en proposant des stages de découverte pour travailler la souplesse, le cancan ou encore les danses latines, qui reviennent à la mode dans les cabarets. Juste avant la Saint-Valentin, un stage d’effeuillage et chair dance (danse sur chaise) sera proposé. A l’année, Chloé Blies propose chaque semaine, le mardi et le jeudi, une heure de danse cabaret et une heure de heels dance, alias danse en talons, sur des musiques plus pop. La professeure souhaite également dispenser des cours particuliers pour les ouvertures de bal par exemple. Chorégraphe en hotels clubs, les classiques tels le fameux porté de “Dirty Dancing” n’ont plus de secrets pour elle… Autre espoir pour Chloé Blies, proposer un spectacle à l’année si les moyens humains et techniques sont au rendez-vous. Au-delà de l’apprentissage technique, la scène demeure l’exercice ultime. En attendant, le cabaret s’installe bel et bien à Chaumont dès le 9 janvier. A vos talons ! 

Elise Sylvestre