L’école de Bannes en sursis

La classe de maternelle de l’école de Bannes passerait à six élèves pour la prochaine rentée scolaire. L’Education nationale va proposer sa suppression et posera la question de l’avenir de l’école avec une seule classe de 14 élèves…

Bien que la période des vacances scolaires ne soit pas propice à mener des actions, l’association des parents d’élèves de Bannes s’est mobilisée pendant cette période. Dans le village, des banderoles ont été déployées avec une revendication : Non à la fermeture de l’école. Car il s’agit de bien de cela même si l’Education nationale devrait proposer dans un premier temps la suppression de la classe de maternelle. «On n’a plus assez d’élèves», note, amère, Darielle Dupuis, présidente de l’association des parents d’élèves.

Avec ses 23 élèves et ses deux classes, l’une en maternelle et l’autre en primaire, l’école de Bannes fait partie des écoles en sursis. Avec la baisse de la démographie, la commune allait être confrontée à une fermeture tôt ou tard. Pour la prochaine rentrée scolaire, seulement six enfants seraient scolarisés en maternelle. «On se démène pour trouver de nouveaux élèves. Nous avons tracté à Dampierre, Changey, Lannes, Frécourt, Charmes. Si on peut récupérer cinq à six élèves en maternelle pour l’année prochaine, on peut espérer sauver la classe.

D’autant que notre école est bien située sur la route de Langres. A Bannes, les enfants y sont bien, ma fille y aura passé 8 ans et la classe unique, ça les tire vers le haut», affirme Darielle Depuis. «A l’heure de la pause méridienne, Arnaud est venu chercher ses enfants pour le déjeuner avec son épouse. «On a trois enfants, dont un à la maternelle. Si la maternelle ferme, on ira à Neuilly-l’Evêque. Et si le fonctionnement n’est pas dégradé on maintiendra nos deux enfants en primaire à Bannes. Mais on ne comprend pas la fermeture», déclare le jeune couple.

La maternelle de Bannes s’apprête à être supprimée quand à quelques kilomètres de là, le Grand Langres fait construire un groupement scolaire à Neuilly-l’Evêque d’une capacité de 250 élèves.

Une école à quelques kilomètres du groupement scolaire de Neuilly…

«Avec six enfants en maternelle et l’école de Neuilly qui sort de terre, cela va devenir difficile. Il faut que les parents d’élèves jouent le jeu», lance Fabrice Maréchal, maire de Bannes. Car derrière la suppression de la classe de maternelle, le débat sur l’avenir de l’école se profile et rapidement. «Si les enfants en maternelle partent, les fratries seront éclatées et que feront les parents ?», interroge le maire.

Désormais, c’est aux maires de décider de la fermeture de leur école. Mais comment peuvent-ils prendre une telle décision aux conséquences fâcheuses et multiples pour la commune ? Fabrice Maréchal a encore envie d’y croire, de se battre, mais avec une certaine lucidité. «Je sais que je n’aurai pas gain de cause, sauf si les parents d’élèves remettent des enfants en plus», déclare-t-il. Cela semble mal engagé, puisqu’il ne devrait y avoir que 14 élèves en primaire l’année prochaine à Bannes.

Le groupement de Neuilly-l’Evêque n’est pas assuré de bénéficier de cette fermeture. «Les parents iront plus facilement à Langres car c’est sur leur chemin du travail», explique le maire de Bannes.

Sans carte scolaire négociée en amont par les élus, les écoles subissent la baisse démographique. Le Grand Langres qui a la compétence scolaire devrait se pencher sur cette carte dans les semaines à venir…

Ph. L.