Léa François (Peugeot N°56) : « Comme un rallye kermesse ! »

A l’occasion du Rallye de Haute-Amance, ce dimanche, l’une des deux pilotes féminines du jour, Léa François, s’est confiée avant le départ de cette 3e édition. En habituée des rallyes sur terre, la Langroise devra s’acclimater à une épreuve à domicile qui s’annonce périlleuse. Et même en sa qualité de féminines, hors de question de la ranger dans une case !

jhm quotidien : Entre vous et le sport automobile, depuis quand dure la lune de miel ?

Léa François (pilote de la Peugeot 106 N°56) : « Je suis tombée dedans il y a dix ans ! Auparavant, je n’avais pas franchement d’affinités avec cette discipline. J’avais rencontré, via mes parents, Raymond Girardin, au Rallye Terre de Langres (dont il a été l’un des “pères”) d’abord en conduite accompagnée, puis j’ai été formée au pilotage. Je ne me suis plus arrêtée depuis ! Et c’est ma troisième saison avec cette 106. »

jhm quotidien : Le fait d’avoir deux rallyes dans le Pays de Langres doit être plaisant ! A quel point est-ce spécial de rouler à domicile ?

Léa François : « C’est très sympa. Et c’est vraiment bien pour nous, les locaux, puisqu’on n’a pas huit heures de route à faire pour aller faire un rallye (en référence au rallye des Cévènes, qui s’est tenu samedi). Pour le coup, puisque je participe au championnat de France sur terre, je suis contente d’avoir le Terre de Langres ! Ce Haute-Amance est sur asphalte et ce n’est pas vraiment ma tasse de thé, de par l’adaptation que cela nécessite ! »

jhm quotidien : A ce propos, comment s’adapte t-on d’une surface à une autre ? Sans compter l’évidente différence entre la terre et la route…

Léa François : « C’est une question de ressenti, ni plus ni moins : sur la terre, on ressent beaucoup plus les mouvements de la voiture et c’est à l’appréciation du pilote selon son style (plus ou moins de survirage). L’asphalte, en revanche, est bien plus traître, puisqu’il faut être très précis. »

« Tout le monde a les mêmes chances » selon Léa François

jhm quotidien : Nous sommes à une époque où les voix s’élèvent pour l’inclusion des femmes dans les sports mécaniques, toutes catégories confondues. Mais beaucoup de femmes pilotes ne désirent pas être catégorisées ainsi. Est-ce votre cas ?

Léa François : « Bien sûr. Ce n’est pas nécessaire d’être jugée uniquement sur le fait d’être une femme en sport automobile. Je suis une pilote comme les autres, même si c’est toujours sympa d’être recompensée chez les féminines. En revanche, on a un championnat de France féminin sur les rallyes asphalte, mais pas sur terre. Ce que je trouve dommage. Mais au bout du compte, tout le monde a les mêmes chances. Les machines les mieux préparées font la différence et il faut savoir s’en servir. »

jhm quotidien : Pour ce 3e Rallye de Haute-Amance, les conditions seront humides et le revêtement piégeux. Comment l’abordez-vous ?

Léa François : « Je vais devoir rouler différemment. J’appréhende plus le fait de rouler sur route : donc si jamais, très à l’intérieur d’un virage, je trouve de la boue ou de la terre, je ne vais pas me priver d’y aller ! »

jhm quotidien : On imagine donc que l’essentiel se situera bien au delà des résultats, n’est-ce pas ?

Léa François : « Le véritable enjeu, pour moi et mon copilote, ce sera de se faire plaisir tout au long des six spéciales. Bien sûr, l’idéal serait de pouvoir rallier l’arrivée. Si jamais je casse l’auto, ce serait compromettant pour le Rallye Terre du Vaucluse à venir en novembre. Mais de toute façon, ce Haute-Amance est bon enfant, il n’y a pas lieu de s’infliger quelconque pression. C’est un peu comme un rallye kermesse à mes yeux ! »

Recueillis par B. D.