Le visage d’un roi – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le couronnement du roi Charles III, en Angleterre, c’était un peu, d’une certaine façon, le “Jour du seigneur”, cher à France 2. Mais en version longue. Très longue, pour sa partie religieuse.
La cérémonie s’est révélée à peine moins ennuyeuse, en revanche, pour ce qui concernait la parade du nouveau monarque et de sa reine. Un événement fourvoyeur de belles images, évidemment.
Cette journée était historique – surtout pour nos amis d’outre-Manche –. Mais cette histoire précise n’aurait tendance à nous toucher, nous, Français, que par ce qu’on lit dans les journaux à scandales britanniques et qui fait, aussi, le piquant de la monarchie, là-bas. Qui osera dire qu’il n’a pas imaginé, ce samedi, la charmante Diana à la place de la moins… glamour Camilla ?
Pour le reste, il appartiendra au nouveau roi de faire de son règne quelque chose de différent, peut-être, des 70 années passées. Les équipes du monarque – si on peut gentiment les appeler ainsi, parce qu’il faut bien l’avouer, la royauté, aujourd’hui, c’est aussi une vaste entreprise – ont annoncé la couleur. Il y aura de la modernité avec Charles. Même si son image a toujours paru assez désuète.
Plus de modernité, certes, mais il y avait, ce samedi, quelque chose d’assez amusant. Troublant, même, à la vue de ce Charles coiffé d’une couronne violette, puis installé dans un carrosse forcément d’un autre temps. On a reconnu, dans le visage du roi, celui d’Elisabeth II. Trait pour trait. Un copier-coller de celle dont, finalement, il n’est pas si éloigné. Encore moins physiquement, pour le coup, qu’on ne l’imaginait. Et sûrement pas “politiquement”. La modernité, donc… Notion toute relative.
Mais on aura, nous Frenchies, l’occasion de nous amuser des histoires de princes, de princesses, des petites piques familiales. Voire des frasques des rebelles de la famille. C’est bien là le principal, non ?