Le village a vécu un été 1944 difficile
L’été 1944 est bien agité à Giey-sur-Aujon. Un avion de la RAF s’écrase le 13 juillet et cinq aviateurs trouvent la mort.
En août deux maquis s’installent au village, l’un à la ferme de La-Ville-au-Bois, l’autre à celle de la Rente-sur-Villiers.
Le 23 de ce même mois, les habitants ont eu bien peur.
Ce jour-là, un convoi hippomobile de l’armée allemande s’arrête à Giey. Les hommes font boire les chevaux à l’abreuvoir de la fontaine en bas de la place. Au même moment, trois jeeps de parachutistes britanniques du SAS (Special air service) du capitaine Hibbert et quelques FFI descendent la Côte-d’Arbot.
Arrêtés à l’entrée du village, par des habitants, ils se mettent en ordre de bataille. Un groupe remonte la Côte-d’Arbot pour surveiller la route d’Arc-en-Barrois. Un autre groupe, déployé en tirailleurs, s’approche sans bruit des Allemands. Une fusillade éclate sur la place. Un soldat allemand reçoit une balle au front. Les autres s’enfuient en direction d’Arc sous le feu des maquisards. Le corps du soldat tué est abandonné.
Le lendemain, la postière d’Arc prévient son collègue de Giey : les Allemands vont venir brûler le village. De nombreux habitants apeurés gagnent alors Saint-Loup ou le bois de Champ-l’Ane. Les soldats de la Werhmacht arrivent et se mettent à tirer au mortier sur la localité. Les obus atteignent quelques maisons, plusieurs vaches sont tuées dans un pré.
Les soldats entrent dans le village, fouillent les maisons et trouvent quelques hommes qu’ils prennent en otage. Ils leur offrent la cigarette du condamné… Marie Ramaget qui connaît leur langue, parlemente si bien que les otages sont libérés. La colonne repart le soir après avoir pillé caves et maisons pour remplir les véhicules.
Le 25 août, les gendarmes demandent que l’Allemand tué soit mis en bière et transporté à Arc.
Trois jours plus tard, nouvelle alerte, le village est cerné par des soldats qui cherchent des “terroristes” et des Américains. Le maire et Raoul Girardot, directeur d’école à Chaumont, parlementent longuement avec l’officier qui commande les soldats. Les troupes finissent par se retirer.