Le vertige – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est évidemment le sujet qui fait causer. Pas au coin du feu. On doute ainsi que quiconque ait envie, ces jours-ci, de partager des moments – aussi chaleureux soient-ils – autour des flammes. La canicule alimente les conversations, au comptoir de l’estaminet local. Dans les salles de classe. Dans les familles. Et bien sûr dans les ministères concernés par la vague de chaleur, Santé, Transports et Transition écologique en tête. Impossible d’y échapper.
Les chiffres parlent d’ailleurs d’eux-mêmes et auraient tendance à donner le vertige. Voire à provoquer des vertiges. Chez nous par exemple, à Chevillon, le petit village nord-haut-marnais a frôlé les 38 degrés en fin de journée. Ailleurs, à Peyrolles-en-Provence, record absolu : 40,6 hier après-midi. Et ça devrait encore grimper.
Jusqu’à maintenant, la situation a été plutôt bien gérée en terme de santé publique. On ne peut qu’espérer ne jamais revivre les tristes heures de 2003.
Et même, la canicule aura au moins eu une vertu : accélérer l’action en faveur de l’environnement. En deux jours, les mesures anti-pollution ont été décidées – et appliquées – avec une rapidité qui défie les lois… de la politique. On est en effet en plein dedans, au moment où la sauvegarde de la planète apparaît comme une urgence absolue… mais ne trouve des réponses qu’à moyen ou long terme. Jusqu’à la fin de cette canicule, on pourrait se retrouver à devoir rouler à 60 km/h sur nos routes. A Paris ou Marseille, la circulation différenciée n’a pas mis longtemps à être mise en place. Bizarrement, on semble s’apercevoir, en accéléré, des dangers potentiels de la pollution à très brève échéance. C’est toujours mieux que rien…