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Le trophée du cynisme – L’édito de Christophe Bonnefoy

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On croyait avoir touché le fond dans notre beau pays. Un peu comme si on avait cherché à battre le record du monde du cynisme.
Souvenez-vous. Le désormais ex-président de la Fédération française de football trouvait tout normal. Ne jugeait rien de scandaleux dans ses agissements extra-sportifs. On sait ce qu’il est advenu de lui. A la trappe, finalement.

En Espagne, on a semble-t-il voulu faire encore plus fort. Devant les caméras de télévision, devant des millions de téléspectateurs. Seul point commun : toujours ce fameux cynisme, et une façon de faire, tout droit venue d’une époque qu’on croyait pourtant révolue.

« Non, je ne démissionnerai pas ». Ben voyons. Il serait donc tout à fait normal pour un président de Fédé, juste après la finale de coupe du monde qui vient de sacrer l’équipe nationale, d’embrasser l’une des joueuses à pleine bouche. Il serait tout à fait légitime, remettons-en une couche, de s’offusquer qu’on puisse… s’offusquer. Allez, cerise sur le gâteau et, encore et encore, comble du cynisme, il apparaîtrait encore plus logique d’argumenter sur l’absence de réaction de la joueuse. Evidemment : qui ne dit mot consent, hein ?

Stéréotype écœurant de ce qui pourrit l’image des instances dirigeantes – mais pas qu’en Espagne -, le président de la Fédération, Luis Rubiales, a pensé, comme d’autres, qu’il était le roi du monde. Le baiser arraché à l’attaquante Jenni Hermoso lui était dû, en quelque sorte. Tout naturel. La preuve, elle n’avait pas répondu au malotru par une cinglante gifle. Mais comment le pouvait-elle, alors que toutes les caméras étaient braquées sur elle et, surtout, que l’effet de surprise était total ?
La réaction des joueuses de l’équipe championne du monde est sans équivoque : il faut que tout ce petit monde machiste soit sérieusement repris à l’ordre, où elles refuseront de répondre aux convocations de la sélection. C’est clair. Ça suffit !
La Fifa a annoncé ce samedi avoir suspendu Rubiales à titre « provisoire ». Pourquoi seulement « provisoire » ?

c.bonnefoy@jhm.fr

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