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Le traitement pour soigner la clinique François-Ier

Jacques Delfosse essaye de voir à long terme.

Sauvée de la liquidation judiciaire il y a deux mois, la clinique François-Ier a entamé sa guérison. Outre un assainissement de ses comptes pour payer sa dette, l’établissement de santé a déjà travaillé sur le renforcement de son offre de soins. Explications avec le directeur général.

Le 6 novembre dernier, le tribunal de commerce de Chaumont optait pour le plan de continuité proposé par la clinique François-Ier – placée en redressement judiciaire depuis décembre 2022. Christophe Baillet, PDG du groupe Louis Pasteur auquel appartient la clinique bragarde, avait alors promu Jacques Delfosse du poste de directeur à celui directeur général. Deux mois plus tard, nous avons rencontré ce dernier pour faire le point.

La situation est simple : « Il nous faut équilibrer nos comptes et faire vivre notre clinique pour régler notre dette », rappelle le docteur Delfosse, chirurgien orthopédiste et traumatologue. Une dette à régler aux créanciers (dont l’hôpital bragard) sur dix ans, et estimée entre « 3 et 4 millions d’euros ». Le chiffre n’est pas arrêté en raison de factures contestées, dont l’existence ou non est tranchée par un juge.

Assainissement

Depuis qu’il est directeur général, Jacques Delfosse a choisi le docteur anesthésiste Daoud Skaff pour prendre la direction de la clinique. Indépendamment, la décision a été prise fin novembre 2023 d’abandonner la chimiothérapie. « Ce n’était pas de gaieté de cœur. Nous avions 150 patients, nous faisions 1 000 chimios par an, nous étions le cœur du Grand Est pour ça. Mais avec 200 000 € de déficit pour cette activité, ce n’était pas raisonnable pour un établissement placé en redressement judiciaire. Nous avions demandé de l’aide, mais sans retour positif. C’est dommage, on préfère emmener les patients à Reims, à Nancy. Ça coûtera plus cher au final que si on nous avait aidés, mais bon… »

La fin du service représente une économie de 400 000 € pour la clinique. L’adéquation entre l’activité et les charges de personnel, la suppression des garanties d’honoraires (pour attirer des professionnels) et des honoraires payés aux dirigeants de la clinique « tant qu’on ne gagne pas d’argent », permettent aussi de réduire la voilure.

Développement

Outre une baisse du déficit, l’idée reste de développer l’activité. « Elle a été compliquée en 2022, l’année post-Covid, mais elle a été bien meilleure en 2023. Un chirurgien de la colonne vertébrale est arrivé. Il y a eu une hausse de l’activité en gynécologie, en endoscopie, en orthopédie…. » Une dynamique sur laquelle le professionnel de santé compte surfer en 2024 : « Un orthopédiste spécialisé dans l’épaule nous a rejoints. Un chirurgien vasculaire arrivera le 1er février pour préparer la succession du docteur Tran-Viet. Nous aurons peut-être aussi un neurologue à temps plein. » Des discussions sont en cours avec d’autres médecins. En ce sens, le passage du territoire en ZRR (zone de revitalisation rurale) depuis 2024, est un atout de plus pour les attirer.

Ces perspectives permettent de se projeter et de tabler sur « une hausse raisonnable du chiffre d’affaires de 5 % par an ». Fait assez rare, un groupe de médecins de la clinique a investi 780 000 €. « Beaucoup de personnes ont hâte que l’on retrouve de la sérénité, ainsi qu’une coopération et une mutualisation bénéfiques avec l’hôpital. » Avant de conclure : « C’est quand même mieux que les gens se fassent opérer ici plutôt qu’à Reims ou Nancy, non ? » Le prochain point de situation avec le tribunal est prévu au mois de mars.

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr

Billet : Pour que la santé gagne

Hôpital public vs clinique privée. On assiste souvent à cette confrontation, comme s’il fallait choisir un modèle plutôt qu’un autre. Et pourquoi pas les deux ! C’est aussi ça la démocratie, la possibilité d’aller où l’on souhaite, pour des raisons propres à chacun. D’autant que les deux pôles sont complémentaires dans leur activité, avec d’un côté comme de l’autre des professionnels passionnés qui se démènent au quotidien. Laissons les égos et les rancœurs de côté, chacun a à y gagner pour que l’offre de soins ne se réduise pas comme dans trop d’endroits.

L.V.

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