Le tournis – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le chantier est pharaonique. Celui des Jeux olympiques (et paralympiques) ? Bien sûr. Pensez donc. Faire de la capitale française le plus vaste complexe sportif du monde pendant quelques semaines, sans compter les autres villes, qui accueilleront elles aussi les épreuves, n’est pas loin de pouvoir se comparer à l’édification des pyramides d’Egypte. On exagère à peine.
Et puisqu’on parle des pyramides, la mise en place des structures, leur construction parfois et autres travaux périphériques nous plongent de temps en temps dans une sorte de grand mystère. Une question mystère plutôt : mais comment tout cela sera-t-il terminé à temps ? Rien qu’à Paris, des milliers de chantiers sont encore en cours.
Mettre à disposition des sportifs les plus beaux stades, les plus belles pistes, les plus beaux cours d’eau – tiens, c’est là sans doute la plus grande des questions : les triathlètes pourront-ils se baigner dans la Seine… – est un sacré défi.
Il en est un autre, et de taille, particulièrement en ces temps troublés : la sécurité. On a déjà eu un aperçu des cyber-attaques qui pourraient venir troubler l’événement. Mais sur le terrain, réel celui-ci, c’est bien sûr le risque terroriste qui monopolise l’attention. Tâche pharaonique, donc, que d’approcher le risque zéro ? Titanesque, même. Ainsi, selon les chiffres dévoilés par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, plus de 150 000 enquêtes ont jusqu’à maintenant été diligentées pour s’assurer que les acteurs des JO – relayeurs de la flamme, personnels de sécurité privée, prestataires… – ne sont pas à même de pouvoir enrayer la machine sécuritaire. Encore selon le ministre, 715 personnes ont été écartées d’office, dont dix fichées S. Sur un tel rendez-vous, autant dire qu’il est interdit de se rater. Pas simple et de quoi donner le tournis.