Le tour d’après – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le tour d’après – L’édito de Christophe Bonnefoy
Ce premier tour des législatives – et le second, sauf séisme avant le 18 juin – auront fait énormément de mal aux partis, traditionnels ou pas. En fait à tous ceux qui ne tracent pas le même sillon que La République en marche. Qui aurait pu pronostiquer, il y a encore un an, que le ministre de François Hollande allait totalement dynamiter le paysage politique de notre pays ? Personne, sauf à faire semblant de l’avoir cru. La bulle Macron n’a jamais éclaté. Jusqu’à maintenant.
Le Parti socialiste n’est pas loin de rédiger son propre avis de décès. Le Front national, lui, voit dans la présidentielle d’avril et mai une espèce d’état de grâce qui n’est plus qu’un très lointain souvenir. Et Les Républicains dans tout cela ? Le parti a un peu l’allure d’une fourmilière à plusieurs reines, dont chacune aurait perdu le sens de l’orientation. Enfin, La France insoumise feint d’être encore dans la course. Mais l’effet Mélenchon semble n’avoir joué que le temps de quelques meetings enflammés.
En fait, c’est surtout le tour d’après qui pose question. D’une part, Emmanuel Macron n’a quasiment rien mis en œuvre pour le moment. Attendons les sujets clivants, ils en diront beaucoup sur sa capacité à faire accepter les réformes annoncées. D’autre part, et c’est lié, la vague République en marche qui va submerger l’hémicycle sera, certes, impressionnante en nombre. Mais les personnalités qui la composent sont de natures tellement différentes, de familles si hétéroclites que la cohésion, l’esprit d’équipe voulus par le Président risquent bien de voler en éclat à la moindre difficulté. Majorité, c’est sûr. Efficacité, c’est à voir. On le vérifiera à l’épreuve du temps. Un temps qui va très vite s’accélérer.