Le Théâtre replonge dans l’Espagne du XIXe
SPECTACLE. Vendredi 9 février, au Théâtre, qui affichait complet, s’est produit l’Ensemble Faenza pour son spectacle “Bien Parado !”. Le public a été transporté dans l’univers de la musique et de la danse espagnoles du début du XIXe siècle.
« Bien Parado ! » C’est par cette exclamation joyeuse que le public saluait la fin d’une seguidilla, chantée et dansée au son des guitares et des castagnettes, alors que danseurs et musiciens venaient de suspendre leur jeu de façon parfaitement synchronisée. Au début du XIXe siècle, la seguidilla, danse populaire espagnole, chante et danse, mieux que toute autre, le génie espagnol. Ce génie, admiré de toute l’Europe, a été réduit au silence lors des massacres perpétrés par les généraux de Napoléon à la suite des révoltes de mai 1808.
Musique romantique
Composé de six musiciens (Clélia Horvat au chant et violoncelle, Francisco Manalich au chant, danse et arpeggione, Olga Pitarch chant, danse et castagnettes, Jaime Puente à la danse et castagnettes, Marco Horvat et Massimo Moscardo à la guitare romantique), l’Ensemble a abordé la musique romantique comme une terre inconnue, avec les répertoires oubliés des XVIIe et XVIIIe siècles et le travail reconnu du danseur Jaime Puente, rompu au répertoire de la Escuela Bolera, tradition très vivante en Espagne, mais peu connue en France.
Les spectateurs du Théâtre ont eu l’occasion de voyager dans cette époque haute en couleurs et bousculée par des bouleversements politiques puissants, dans une rêverie musicale et chorégraphique convoquée par des voix célèbres comme celles de Napoléon Bonaparte et de compositeurs espagnols comme Dionisio Aguado, Salvador Castro, Manuel Garcia, Esteban Moreno, Frederico Moretti, Narciso Paz.
De notre correspondant Pierre-Olivier Legrand