Le théâtre pour aborder sans tabou l’éducation sexuelle
Dans le cadre d’une journée
culturelle, le lycée des métiers
Emile-Baudot a accueilli, mardi
21 mars la compagnie de théâtre
“Azimuts” qui a joué, à deux
reprises et auprès de classes
différentes, la pièce de théâtre
“Sexe amour et cornichons”.
Interprétée par Nadège Héluin Anaïs Fauché et Pierre-François Jude, l’œuvre a été coécrite par les deux comédiennes et Michaël Monnin, qui est également le metteur en scène.
Organisée en partenariat avec les Trois Scènes, représentées par Sarah Valent chargée de projet, cette journée a eu pour principal objectif d’aborder des sujets sensibles, cela avec humour et pédagogie sans sombrer dans la vulgarité. Il faut reconnaître que Nadège Héluin, alias Judith, Anaïs Fauché, alias Wendy, ont su se mettre dans la peau de deux adolescentes tellement liées qu’elles peuvent échanger sur tout ce qui concerne la découverte de la sexualité et cela sans fausse pudeur. De son côté, Pierre-François Jude, qui est aussi le technicien de la troupe, a enfilé la blouse d’un professeur autoritaire et sans ambiguïté. Il faut reconnaître que ces trois comédiens sont dotés d’un talent difficilement égalable.
Dès le début de la pièce, le ton est donné avec l’arrivée en retard de Judith et Wendy, toutes deux élèves de première, et qui ont la lourde tâche de réaliser un exposé sur la sexualité. Si elles ont choisi ce thème, c’est parce que, au cours d’un échange scolaire avec la Suède, elles ont été séduites par le cours d’éducation sexuelle qui est dispensé sans complexes ni tabou. Ensuite tout s’enchaîne naturellement grâce à des saynètes très explicites ou parfois en usant de métaphores permettant ainsi de démystifier certaines idées reçues. Tout au long de leur exposé, Judith et Wendy ont abordé sans complexe la “première fois”, le consentement, le viol…
La seconde partie de l’animation a instauré un débat, laissant la place à des échanges entre les lycéens et les acteurs. Pour cela les comédiens ont rassemblé les élèves autour d’eux, groupe qui se scindait en deux avec, d’un côté ceux qui étaient d’accord avec la question posée et de l’autre ceux qui étaient en désaccord. Parmi les questions posées : existe-t-il des métiers qui ne sont pas faits pour les filles ? Les garçons ne pensent-ils qu’à ça ? Cette méthode d’échanges a permis une certaine liberté de parole offrant à chacun de mieux se situer par rapport aux sujets abordés.