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Le temps presse – L’édito de Patrice Chabanet

Les ministres nouvellement nommés ont mis tout de suite la main à la pâte. Dans la foulée des passations protocolaires, ils se sont rendus sur le terrain. Le message était clair : il faut agir vite. Une accélération du tempo gouvernemental qui veut être la marque de fabrique de la méthode Castex. C’est là que la griffe du Premier ministre se démarque de son prédécesseur. Avec un premier recul du temps, il devient de plus en plus évident qu’Emmanuel Macron a voulu se séparer d’Edouard Philippe parce qu’il ne le sentait pas en état de passer la surmultipliée avant la présidentielle de 2022.

A y regarder de près, le changement d’équipe dans l’exécutif ne marque pas une rupture sur le plan des idées et des projets. Le « nouveau chemin » mène au même endroit. Une action gouvernementale plus véloce, c’est vite dit. Encore ne faut-il pas trop charger la barque. La relance économique, avec la pandémie en embuscade, va déjà absorber une bonne quantité d’énergie, et pas seulement dans les ministères dédiés. Or, au fil des déclarations des ministres lors de leur prise de fonction, tous les dossiers lourds et à hauts risques d’avant la crise sanitaire demeurent sur le métier. Une pression que certains ministres ne voudront pas ou ne pourront pas supporter.

En admettant que la nouvelle méthode soit bien lancée, reste à relever un défi lourd : renouer le contact avec les corps intermédiaires. C’est tout un tissu national qu’il faut réparer. Cela prendra du temps. Emmanuel Macron a évoqué en conseil des ministres un « gouvernement des 600 jours » pour reconstruire le pays. Et accessoirement pour assurer sa réélection.

« 600 jours » pour réussir et pour reprendre la main. L’expression sonne comme un slogan, mais elle fait immanquablement penser aux Cent Jours de Napoléon. On sait comment cela s’est terminé. Macron n’est pas dans le même contexte. Il détient le pouvoir. Mais le compte à rebours montre que rien n’est gagné pour lui.

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