Le souffle du dragon se fait sentir dans le nord haut-marnais
SANTÉ. Le 31 octobre, une activité dragon boat était expérimentée au lac du Der. Une idée d’Emilie Blond, Vitryate de 44 ans en rémission d’un cancer du sein, qui aimerait concevoir un équipage de façon hebdomadaire tant les bienfaits de cette discipline sont nombreux.
Promeneurs et touristes étaient venus pour observer les grues, capturer l’instant présent avec leur appareil photo. C’est bien ce qui se produit, mais avec un petit bonus : une vague rose, naviguant à un rythme soutenu sur le lac du Der. Lundi 31 octobre, une trentaine de personnes ont participé à une initiation de dragon boat, organisée en lien avec Octobre rose. L’équipage était composé essentiellement de femmes, dont certaines venant de Saint-Dizier, « avec des âges allant de 25 à 72 ans », précise Emilie Blond.
Vitryate âgée de 44 ans, elle est à l’origine de cette journée test où les acteurs haut-marnais se sont mobilisés. Une première action fruit de multiples rencontres.
Une révélation
Pour Emilie Blond, tout a commencé en novembre 2020 : « C’est à ce moment-là qu’on m’a diagnostiqué un cancer au sein gauche », témoigne-t-elle. Un moment difficile pour cette dernière qui, après l’avoir accepté, décide d’en faire une force. « L’important, c’est d’exister par quelque chose dans la vie, pour montrer que l’on est toujours là », explique cette maman de deux enfants.
Deux ans plus tard, alors qu’elle est en rémission, un téléfilm est diffusé le 11 octobre. Son nom ? Le souffle du dragon. L’histoire évoque des femmes en rémission d’un cancer du sein, qui forment un équipage de dragons ladies. Il s’agit d’une activité physique similaire au kayak, où l’équipe se compose de dix rameurs, d’un barreur et d’un meneur : « A l’aide d’un tambour, la personne tape de façon régulière pour que l’équipage pagaie au même moment, histoire d’être coordonnés », ajoute Emilie.
Surtout, « les bienfaits sont nombreux, et le sport est très important pendant la rémission », poursuit-t-elle. Diminution de la fatigue et des effets secondaires liés au traitement, amélioration de la capacité musculaire et cardiorespiratoire, la réduction du risque de récidive, une baisse de l’anxiété et de la dépression, un meilleur sommeil pour une meilleure qualité de vie… Un vrai coup de cœur qu’Emilie partage sur ses réseaux sociaux.
De rencontre en rencontre
Depuis, c’est « un jour, une histoire ». Dans la cité rose, Emilie a côtoyé Jennyfer, une socio-coiffeuse spécialisée en oncologie : « Son rôle est de préparer à la chute des cheveux. C’était mon cas ; j’avais des cheveux bruns jusqu’au milieu du dos, puis du jour au lendemain je suis devenue Barthez », évoque-t-elle avec humour. En discutant avec cette dernière, elle en vient à rencontrer Claire Fiaschi, actrice du téléfilm qui a été touchée par le cancer du sein. Par ailleurs, elle est présidente des Dragons Ladies de Reims. L’idée de lancer l’activité dragon fait son cours.
« On m’a alors conseillé de le faire au lac du Der. L’Office m’a orienté vers la Pagaie wasseyenne et son président Alain Annesser, puis vers Claude Magnier. » Président de la commission régionale de Dragon boat, il est séduit par l’idée. Emilie parvient alors à se faire prêter un dragon. Entre temps, elle discute avec la Lieutenante sapeuse-pompière Delphine Glowiak, à l’origine de nombreuses actions dans le cadre d’Octobre rose à Saint-Dizier et ses alentours. La date du 31 est alors arrêtée, direction le site de voile de Giffaumont-Champaubert où le maire Jean-Pierre Calabrèse donne son accord. C’est ainsi que trois équipages prennent part au test. « J’ai participé avec les trois équipes. J’avais bien mal, mais j’ai adoré cet esprit d’équipe, cette bonne ambiance. Vivement la prochaine fois ! »
Une prochaine fois qu’Emilie Blond espère connaître rapidement.
Louis Vanthournout
Le projet d’équipage
Après cet essai concluant au lac du Der et avoir repris contact avec les participantes, Emilie Blond a remis ça, cette fois-ci dans la Marne, direction Châlons-en-Champagne avec la participation des Pelles châlonnaises. Là aussi, l’essai a été concluant, sur le canal de la Marne.
De quoi donner du baume au cœur et des idées à la Vitryate : « Le projet c’est de créer un équipage de Dragons ladies, pourquoi pas vec des hommes également, pour en faire chaque dimanche de 9 h 30 à 11 h 30. Sur la Marne, ou au lac du Der. »
Alors que les choses vont très vite depuis un mois, Emilie se laisse toutefois le temps « pour faire un point et voir comment mettre les choses en place pour la suite ». La discipline nécessitant des personnes certifiées. La question de l’embarcation se pose également. Le 31 octobre, elle avait été prêtée le centre d’hébergement FOL 55. Pas sûre qu’elle puisse être disponible en permanence. En tout cas, Jean-Pierre Calabrese est prêt à accueillir une association de Dragon ladies, tandis que la Pagaie wasseyenne devrait lancer une antenne Dragon boat début 2023.