Le rouleau compresseur – L’édito de Patrice Chabanet
Il écrase tout sur son passage. Donald Trump a pulvérisé son opposante, Nikki Haley, lors des primaires républicaines en Caroline du Sud. L’ancien locataire de la Maison-Blanche, c’est sûr, n’a pas besoin d’attendre la longue séquence des primaires pour être désigné comme le candidat de son parti à la présidentielle de l’automne prochain.
Loin de savourer sereinement sa victoire, Donald Trump en rajoute dans l’outrance, sa marque de fabrique. Dès l’annonce du résultat en Caroline du Sud, il a lancé : « Biden, tu es viré ». Cela laisse présager un haut niveau dans la campagne présidentielle. On peut même dire que l’actuel Président a été contaminé par la grossièreté de son futur adversaire. Il a traité Poutine de fils de p… ». Une dérive dans le vocabulaire qui devient “no limit” et qui sape les fondements de la démocratie.
Donald Trump n’est pas fou pour autant. Ses hurlements et ses vociférations visent à le victimiser face à l’amoncellement de procès qui l’assaille, dont son rôle dans l’assaut du Capitole. Sans parler des 350 millions de dollars d’amende qui lui ont été infligés pour fraudes financières. Si d’aventure il venait à perdre la belle face à Biden, on sait déjà qu’il ne reconnaîtrait pas le résultat. Il l’a déjà fait une fois. Il n’hésitera pas à recommencer. Plus globalement, il incarne tout le contraire de l’image démocratique qui faisait des Etats-Unis un modèle. Sa relation ambigüe avec Poutine est inquiétante. Au moment où les régimes autoritaires poussent comme des champignons à travers le monde, c’est grave.