Le rouge-gorge familier apprécie le jardinier
Migrateur partiel d’une longueur de 13,5 cm, le rouge-gorge familier présente un front et un plastron rouge orangé, tandis que le dessus de son corps et ses ailes courtes sont d’un brun olive uniforme. Son ventre est blanchâtre et tend vers le brun sur les flancs. Si les deux sexes sont identiques, la robe du juvénile est roussâtre, fortement tachetée de brun foncé, avec un peu plus de roux à l’emplacement du futur plastron. Le rouge-gorge, dont les yeux et le bec fin sont sombres, affiche une attitude dressée lorsqu’il est posé, les ailes pendantes. Hormis son cri sec souvent répété rapidement, il chante presque toute l’année par l’entremise de phrases variées, perlées, susurrées, gazouillées, dont la tonalité demeure fine et aiguë. Perché en un lieu exposé, le mâle chante plus fréquemment au printemps pour marquer son territoire. Il “plastronne” alors de manière ostentatoire afin d’éloigner les concurrents et attirer une femelle. Sa mélopée devient plus douce à l’automne et sert à maintenir un domaine alimentaire en hiver car il est peu sociable avec ses congénères. Le rouge-gorge, avant tout forestier, fréquente les massifs boisés avec sous-bois jusqu’en haute montagne. L’hiver, il déborde sur les forêts riveraines des cours d’eau, les zones agricoles, les bocages, les parcs des villes, les haies, les taillis, les jardins, les garrigues et maquis de Méditerranée.
Visible toute l’année
Il s’observe alors facilement car il est peu farouche. Cet oiseau niche dans les cavités ouvertes des talus et des murs, les anfractuosités d’arbres, sous les racines et le lierre, parfois sur un arbre, mais adopte également les nichoirs. La femelle élabore le nid à faible hauteur ; il est constitué de feuilles et d’herbes sèches, mais son intérieur est tapissé de matériaux plus doux comme des poils et des plumes. Elle y dépose cinq à sept œufs, bleutés tachetés de rouge, à partir du mois d’avril. Une seconde ponte concerne essentiellement le sud de la répartition géographique de l’espèce. Tandis que le mâle défend son territoire avec ardeur durant l’incubation, la femelle couve deux semaines en étant nourrie par son conjoint. Par la suite, les poussins sont alimentés sur place durant une quinzaine de jours, mais ne prennent leur indépendance que trois semaines plus tard. Le rouge-gorge familier est visible toute l’année ; cependant, une partie de sa population, principalement les femelles et les spécimens établis en altitude, migrent vers le sud en cours de nuit à la mauvaise saison. D’autre part, des individus originaires de l’Europe du nord viennent augmenter les effectifs locaux en cours d’hiver. Cet insectivore se nourrit de larves, de vers et d’insectes, qu’il repère au sol depuis un perchoir peu élevé. L’hiver, il se rapproche des maisons, pénètre dans les granges ou les hangars ; il apprécie alors les baies des arbustes et les restes alimentaires des lieux habités. Il visite parfois les mangeoires et picore au sol ce qu’il trouve sous celles-ci : graines et vestiges de boules de graisse.
De notre correspondant
Patrick Quercy